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Lettre d’Amérique latine (5) : Le Brésil sous tension : espoirs écologiques, divisions politiques

par Erévan Rebeyrotte le 22 avril 2025
Du sommet des collines de Rocinha aux plages lumineuses de Copacabana, le Brésil déploie ses paradoxes. Terre de contrastes et de luttes, il oscille entre aspirations sociales et urgence environnementale. Alors que la COP30 approche à grands pas et que le monde aura les yeux tournés vers Belém, le pays s’efforce de concilier développement économique, justice sociale et préservation de l’Amazonie. Dans les rues de Rio, les tensions politiques restent vives : Lula, revenu au pouvoir avec une promesse de réconciliation, suscite autant d’espoirs que de défiance. Entre les partisans du renouveau social et les nostalgiques d’un ordre autoritaire incarné par Bolsonaro, notre correspondant en Amérique latine, Erévan Rebeyrotte, prend le pouls de cette société brésilienne fragmentée.
Lors de mes pérégrinations à Rio de Janeiro, j’ai eu l’occasion d’échanger avec de nombreux habitants. Tous partagent la même ville, mais évoluent dans des réalités profondément contrastées. Ces rencontres m’ont permis de saisir une fracture marquée : d’un côté, ceux qui placent leurs espoirs en Lula ; de l’autre, ceux qui voient dans sa politique une source d’insécurité, estimant qu’elle favorise les favelas en leur apportant soutien et protection. Lors de mon voyage, j’ai d’abord exploré la favela de Rocinha, guidé par Renaldo, un habitant né et élevé dans ce quartier. Avec passion et lucidité, il m’a partagé son regard sur les transformations vécues sous la présidence de Lula. Selon lui, l’arrivée de ce dernier au pouvoir a marqué un tournant : des écoles, des hôpitaux et des gymnases ont vu le jour, offrant enfin des infrastructures essentielles à une population trop longtemps oubliée. Malgré la persistance d’une criminalité omniprésente — armes et drogues circulant presque librement — ces améliorations ont insufflé un nouvel espoir à de nombreux habitants. La présence de touristes y est paradoxalement protégée non par la loi, mais par la peur : celle que l’irruption de la police, à la suite d’un incident, ne déclenche une fusillade sanglante. Dans cette société parallèle, hors du cadre étatique, des règles strictes s’imposent : quiconque menace un visiteur risque des représailles sévères, comme la mutilation, tant les conséquences pourraient être dramatiques pour toute la communauté. Rocinha vit en marge du système, mais elle obéit à ses propres lois. Plus tard, dans un tout autre décor, sur la plage de Copacabana, j’ai rencontré Luis, un policier, et Anita, une avocate. Autour d’un café, face à l’océan, ils m’ont livré une vision radicalement opposée. Tous deux s’inquiètent du retour de Lula au pouvoir, qu’ils accusent de fermer les yeux sur la violence des cartels et des milices qui gangrènent le pays. À leurs yeux, sa politique est trop laxiste et contribue à fragiliser encore davantage les quartiers populaires. Pour cette raison, ils ont voté Bolsonaro lors des dernières élections, espérant une réponse plus ferme face à l’insécurité. Encore aujourd’hui, l’ombre de Jair Bolsonaro, reste omniprésente. Le 26 mars dernier, la Cour suprême brésilienne a décidé d’ouvrir un procès contre l’ancien président pour tentative de coup d’État. Bolsonaro, qui a gouverné de 2019 à 2022, se trouve désormais accusé d’avoir fomenté une conspiration pour conserver le pouvoir à tout prix après sa défaite en 2022 face à Luiz Inácio Lula da Silva. Selon les enquêteurs, il aurait même envisagé l’assassinat de Lula et d’autres figures politiques. Les charges contre lui, parmi lesquelles "coup d’État" et "organisation criminelle armée", pourraient lui valoir plus de 40 ans de prison. Enfin, la question écologique, notamment la gestion de l'Amazonie, constitue un autre champ de bataille pour le Brésil. Sous Jair Bolsonaro, la politique environnementale du pays avait sombré dans un abandon préoccupant. Un "laisser-faire" quasi officiel avait ouvert grand les portes à une déforestation galopante, dont l’ampleur devenait chaque jour plus dramatique. Mais l’arrivée de Lula au pouvoir a marqué un tournant. Entre août 2023 et juillet 2024, la déforestation a chuté de moitié. En un an, ce sont 6 288 kilomètres carrés de forêt qui ont disparu — l’équivalent de la Savoie — contre 13 000 km² en 2021, au paroxysme de l’ère Bolsonaro. Pourtant, malgré cette embellie relative, l’Amazonie continue de souffrir. La déforestation demeure à des niveaux alarmants, et les flammes, attisées par une sécheresse d’une rare intensité, poursuivent leur œuvre dévastatrice au cœur de la forêt. Pourtant, même sous Lula, l’Amazonie demeure une frontière entre développement économique et préservation écologique. Le président, tout en affichant une politique ambitieuse pour la sauvegarde de la forêt, soutient également des projets controversés, comme la construction d’une autoroute traversant l’Amazonie, pour faciliter l’accès aux ressources et au commerce. Cette contradiction entre les discours écologiques et les projets d’infrastructure illustre la complexité des choix auxquels le pays fait face à l’aube de la COP30, qui se tiendra à Belém en novembre prochain. Sources : https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/15/les-actions-de-lula-en-faveur-de-l-amazonie-ne-doivent-pas-masquer-le-fait-qu-il-a-cede-sur-d-autres-dossiers-environnementaux_6581387_3210.html https://reporterre.net/Au-Bresil-malgre-ses-promesses-ecologiques-Lula-promeut-le-petrole-et-la-deforestation https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/assaut-contre-des-lieux-de-pouvoir/l-ex-president-bresilien-jair-bolsonaro-sera-juge-pour-tentative-de-coup-d-etat_7153254.html Les dernières lettres : https://www.lelaboratoiredelarepublique.fr/debattre/lettre-damerique-4-la-bolivie-fete-ses-200-ans-dindependance-dans-une-annee-delections-et-de-crises/ https://www.lelaboratoiredelarepublique.fr/debattre/lettre-damerique-latine-3-le-perou-une-histoire-de-douleur-doubli-et-de-larmes/ https://www.lelaboratoiredelarepublique.fr/debattre/lettre-damerique-du-sud-2-la-colombie-entre-pacification-et-reconciliation-un-chemin-seme-dembuches/ https://www.lelaboratoiredelarepublique.fr/debattre/lettre-damerique-latine-1-le-mexique-face-aux-defis-internationaux-sous-la-reelection-de-donald-trump/

La voix de la jeunesse : quels défis et quelle responsabilité pour la protection de l’environnement ?

le 5 juin 2024 journée internationale de l'environnement SITE
À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le Laboratoire de la République interroge certains de ses membres les plus jeunes. Babette, Foucauld et Thomas partagent avec nous leurs opinions et leurs perspectives sur les enjeux environnementaux actuels. Cette année, la campagne de la Journée mondiale de l'environnement se concentre sur la restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse.
Le Laboratoire de la République : Quelles sont les principales menaces environnementales auxquelles notre planète fait face aujourd’hui ? Babette : En premier lieu, je mettrais en avant la crise climatique et le réchauffement global. J'envisage cette situation de manière alarmiste. Pour moi, la crise climatique est la principale menace, car le climat est le préalable indispensable à toute vie, humaine, végétale, animale. Mais il ne faut pas oublier la crise de la biodiversité et la crise de l'eau, dont l’ampleur et l’impact sont aussi inquiétants. L’ensemble de ces crises rend nécessaire la transition écologique. En parallèle, il est crucial d'agir sur la pollution de l'air, cause et conséquence du réchauffement climatique, car ses conséquences sanitaires sont déjà visibles à très court terme. La pollution de l'air est un problème sérieux, particulièrement en région parisienne, mais aussi dans le reste de la France. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'air est pollué même dans des zones qui semblent préservées : il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique. Personnellement, j'ai développé de l'asthme à cause de la qualité de l'air. En France, la pollution de l'air cause 40 000 décès par an et rien que pour ça, il est crucial d’agir à l’échelle nationale même si la France n’est pas le pays le plus émetteur. Foucauld : Oui, je suis d'accord avec Babette, et j'adjoindrai également la perte de biodiversité. L'eau est, bien entendu, un autre enjeu majeur. J’ajouterai que l'homme est aussi une grande menace pour la planète. Thomas : Il y a d'abord l'activité agricole, car le modèle agricole dominant actuel constitue une menace indéniable pour l'environnement. À cela s'ajoutent plusieurs autres facteurs. L'expansion urbaine, par exemple, est problématique. Le modèle actuel d'expansion des villes et de développement pavillonnaire contribue à l'artificialisation des sols, perturbant les cycles de l'eau, du carbone et de l'azote. En résumé, les pratiques agricoles, l'urbanisation, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre liées aux industries et aux activités humaines, y compris la déforestation, posent de sérieux problèmes environnementaux. Le Laboratoire de la République : Pensez-vous que les politiques nationales et européennes actuelles sur l'environnement sont suffisantes pour répondre aux défis écologiques ? Babette : Je pense qu'on ne fait pas assez, bien que je sois pleinement consciente de l'ampleur de la tâche. Changer de modèles politique, économique, social, commercial, technologique, et industriel ne se fait pas en un claquement de doigts. Cela prend du temps, et nous sommes vraiment à un tournant crucial. Nous commençons peut-être à comprendre qu'il faut réformer certains aspects de notre modèle actuel. Cependant, en regardant ce que disent les scientifiques, il est clair que nous ne faisons pas assez et que nous risquons d’excéder les limites définies par l’accord de Paris. Cela dit, je reconnais que des efforts sont faits, et la France joue un rôle de leader au niveau international. J'essaie de me concentrer sur les faits concrets plutôt que sur les grandes idées, car même si elles sont inspirantes, leur mise en œuvre pratique est souvent difficile. Je suis pragmatique et préfère observer les progrès réalisés plutôt que de me focaliser uniquement sur ce qui devrait être fait, bien que ce cadre soit important à garder en tête. À l'échelle européenne, la France est également un moteur dans cette dynamique. Nous verdissons considérablement nos stratégies diplomatiques, ce qui est à mon avis très positif. Foucauld : Il y a un élément essentiel à considérer : une politique nationale seule ne peut pas suffire à lutter contre le réchauffement climatique. Des politiques à grande échelle, que ce soit au niveau européen ou international, sont indispensables. Ensuite, il est incontournable d'adopter des mesures politiques pour gérer la raréfaction de l'eau, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le modèle agricole global, et la perte de biodiversité. Il est donc nécessaire de passer par des actions politiques globales pour agir efficacement contre le réchauffement climatique. Le problème est que plus il y a d'acteurs impliqués, plus il est difficile de parvenir à un consensus, car chaque pays a ses propres intérêts à préserver et ses propres activités à maintenir. La France, par exemple, étant un pays largement développé, peut se permettre de se poser ces questions, contrairement à des pays en voie de développement qui ont des priorités différentes, comme leur propre croissance économique avant les considérations écologiques. C'est une dynamique souvent observée lors des COP et c'est également le principal obstacle des accords de Paris : certains pays respectent ces accords, tandis que d'autres ne le font pas, chacun ayant ses propres intérêts à défendre. Thomas : Il est essentiel d'avoir une approche globale pour lutter contre le réchauffement climatique, car chaque pays n'avance pas au même rythme. En France, de nombreuses actions sont mises en place, comme la loi Climat et Résilience visant la zéro artificialisation nette des sols. Cependant, cette loi ne résout pas entièrement les problèmes liés à l'expansion urbaine et aux maisons individuelles. En Europe, de nombreuses normes environnementales sont établies avec le Pacte Vert. La PAC, bien qu'initialement non axée sur l'environnement, inclut désormais des objectifs de verdissement. Cependant, ces derniers sont insuffisants pour encourager une transition ambitieuse des pratiques agricoles. À l'échelle mondiale, il est difficile de parvenir à un consensus global, mais des progrès notables sont réalisés. Par exemple, les pays du Moyen-Orient, autrefois réticents, s'engagent désormais dans des accords internationaux. À la COP28, les signataires ont promis de tripler la capacité d'énergie renouvelable d’ici 2030, un engagement significatif. Ces accords permettent également aux ONG d'attaquer les États qui ne respectent pas leurs engagements. Il est crucial de reconnaître ces avancées et de voir le verre à moitié plein, car les progrès, bien que lents, sont exponentiels et donneront des résultats positifs à long terme. Le Laboratoire de la République : Avez-vous déjà participé à des initiatives ou des projets visant à protéger l'environnement, et quels gestes écologiques pratiquez-vous au quotidien pour réduire votre empreinte carbone ? Babette : Je ne suis pas engagée dans des associations, mais j'ai entrepris des démarches personnelles, petit à petit. Il existe de nombreux leviers pour réduire son empreinte carbone, et je suis persuadée que chacun peut identifier les comportements durables qui sont le moins coûteux (en temps, en argent, en efforts) pour lui. Mes efforts personnels se concentrent sur la réduction des déchets. Beaucoup d’alternatives durables aux objets à usage unique peuvent être utilisées rapidement et facilement : souvent, elles sont moins chères et similaires sur le plan pratique. Je ne calcule pas mon empreinte carbone précisément, mais j'essaie d'adopter un mode de vie plus durable, de faire des petites choses à mon échelle. Par exemple, j'ai réduit ma consommation de viande sans l'éliminer totalement, je fais attention à ma consommation d’eau. J'essaie aussi de convaincre mes proches d'adopter des gestes faciles à mettre en place. Je pense que nous avons besoin de politiques publiques et de mesures facilitatrices. Je suis vraiment contre l'idée de faire peser toute la responsabilité écologique sur le citoyen lambda. Quand on nous dit qu'il faudrait limiter nos voyages en avion, je dis non, car l'ouverture au monde est cruciale. Et il est exclu d’imposer cette contrainte aux individus et pas aux énormes industries dont on ne compte pas les bateaux et avions en transit. Il faut une réforme des modèles industriels et économiques, peut-être grâce à un marché des quotas carbone plus ambitieux. Foucauld : Je n'ai jamais participé à une manifestation pour le climat non plus. Il y a une différence générationnelle : ceux qui participent à ces manifestations sont souvent plus jeunes. Moi, j'étais déjà en études supérieures quand cela a commencé, et ce n'était pas une activité courante, surtout en école de management. C'est un effet générationnel. Thomas : Je n'ai jamais participé aux marches pour le climat, mais fais des efforts pour trier mes déchets par exemple. Je continue à manger de la viande, mais de moins en moins, conformément aux recommandations sanitaires. Je trouve toujours aberrant d'utiliser des bouteilles d'eau en plastique. Je minimise ma consommation d'eau lorsque je prends une douche et cuisine, c’est un sujet très important. Pour mes déplacements, je maximise le train. Il est important de savoir que lors de la crise de la COVID-19, les émissions de CO2 mondiales ont fortement diminué, induisant une baisse de 7% des émissions en 2020. Cela signifie que la plupart des émissions de CO2 sont liées à un défi plus grand, et que nous devons prendre de plus forts engagements pour être à la hauteur. Foucauld : Je te rejoins sur ce point. Je perçois une réelle attente de progrès de la part de cette génération, combinée à une incompréhension de la complexité du fonctionnement du monde. C'est un schéma commun à toutes les générations plus jeunes, où il y a souvent une lutte initiale suivie par la réalisation que le monde est bien plus complexe qu'on ne le pensait. En ce qui concerne les négociations climatiques internationales, je pense qu'il est important de ne pas considérer le verre comme à moitié vide. Les négociations climatiques ont leur importance, même si elles ne progressent pas aussi vite que certains le souhaiteraient. Nous ne pouvons pas ignorer des pays comme les Émirats arabes unis ou l'Arabie saoudite, même s'ils sont des gros émetteurs de CO2, car ce sont aussi des acteurs importants dans la transition vers les énergies renouvelables. Une incompréhension fondamentale réside dans le fossé entre la volonté politique écologique et la réalité vécue par les citoyens. La crise des Gilets jaunes en est un exemple frappant. Certaines mesures écologiques ont un impact disproportionné sur des populations qui utilisent leur voiture par nécessité pour se rendre au travail. Il y a aussi une résistance à la densification urbaine, même si cela pourrait être une solution pour réduire l'artificialisation des sols. En somme, il existe un écart entre les aspirations écologiques et la réalité quotidienne des gens, qui souvent privilégient leur confort immédiat sans toujours considérer les implications à long terme sur l'environnement. Babette Depanian est étudiante en Master 2 Affaires publiques à Science Po Paris. Foucauld Kneuss est chargé de mission dans l’enseignement supérieur. Thomas Jay est étudiant en 1ère année de cursus ingénieur à AgroParisTech.

L’agriculture et les énergies vertes peuvent-elles être liées ?

par L'antenne de Paris-Saclay le 24 mai 2024 agroparistech-23mai
Le jeudi 23 mai, l'antenne de Paris-Saclay a organisé une table ronde intitulée "Agriculture et énergies vertes. Des destins communs ?" à AgroParisTech. Cet événement a rassemblé des experts pour discuter des liens étroits entre l'agriculture durable et les énergies renouvelables, mettant en avant les pratiques innovantes et les synergies possibles entre ces deux secteurs.
Intervenants et thématiques abordées Antoine Armand, député et auteur de "Le mur énergétique français", a ouvert la discussion en soulignant les défis énergétiques auxquels la France est confrontée et en expliquant comment l'agriculture peut jouer un rôle clé dans la transition énergétique. Son intervention a porté sur l'urgence de développer des politiques intégrées qui favorisent à la fois la production agricole durable et les énergies renouvelables. Benoît Gabrielle, enseignant-chercheur à AgroParisTech et auteur principal du chapitre "Bioénergies" du rapport du GIEC de 2011, a détaillé les différentes formes de bioénergies et leurs potentiels pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il a également souligné l'importance de la recherche et de l'innovation dans ce domaine pour maximiser les rendements énergétiques tout en préservant les écosystèmes. Clémence Daudé, responsable des partenariats agricoles de Photosol et ancienne analyste agricole pour le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, a partagé son expérience dans le développement de projets agricoles intégrant des sources d'énergie renouvelable. Elle a présenté des cas concrets de partenariats réussis entre agriculteurs et entreprises de l'énergie solaire, mettant en lumière les bénéfices économiques et environnementaux de ces collaborations. Conclusion et perspectives La table ronde s'est terminée sur une note optimiste, avec un consensus sur la nécessité d'unir les efforts des secteurs de l'agriculture et des énergies renouvelables pour relever les défis environnementaux actuels. Les échanges ont mis en lumière des initiatives prometteuses et ont encouragé la poursuite du dialogue et de la collaboration entre les différents acteurs. Au cours de cette table ronde ont été évoquées de nombreux sujets relatifs à des questions de plus en plus prégnantes dans les débats environnementaux : Y a-t-il nécessairement une concurrence entre productions agricoles alimentaire et énergétique ? Comment les bioénergies peuvent aujourd’hui répondre à la nécessité de décarboner notre économie ? Jusqu’à quel point ? Quels sont les obstacles à surmonter pour rendre nos lois actuelles efficaces en matière de transition énergétique, sans compromettre notre capacité à avoir une production alimentaire suffisante ? En France ? En Europe ? Il ressort de ces discussions que nous devons envisager d’adopter une perception multifonctionnelle des systèmes agricoles : au lieu d’opposer production alimentaire et production énergétique à partir de ressources agricoles, il est possible de mettre en place des systèmes combinant les deux, sans nécessairement en compromettre une. La nécessité de produire de l’énergie sur notre sol s’inscrit dans une perspective d’indépendance par rapport à des pays avec lesquels les relations diplomatiques sont incertaines. Cette table ronde a clairement démontré que l'agriculture et les énergies vertes ont des destins communs, et qu'ensemble, elles peuvent contribuer significativement à un avenir plus durable et respectueux de l'environnement. https://youtu.be/iSLdWzgxQog

Équilibre fragile de la biodiversité : un appel à l’action !

par Tatiana Giraud le 26 mars 2024 Tatiana Giraud
Entretien avec Tatiana Giraud, membre de l’Académie des sciences, écologiste et biologiste reconnue pour ses recherches sur la biodiversité et les interactions entre espèces. Elle est actuellement directrice de recherche au CNRS et autrice de l'ouvrage "L'attention au vivant" (ed. de l'Observatoire, collection Laboratoire de la République). Face à l'effondrement de la biodiversité, elle explore le rôle crucial de toutes les espèces sur Terre et de l'équilibre de tout notre écosystème pour notre propre existence.
Dans un monde où la biodiversité est menacée par des pressions croissantes, le livre "L'attention au vivant" de Tatiana Giraud offre une lueur d'espoir et un appel à l'action. À travers cet ouvrage percutant, elle explore les intrications complexes de l'effondrement de la biodiversité et souligne le rôle essentiel que celle-ci joue dans le maintien de l'équilibre écologique de notre planète. "L'attention au vivant" n'est pas seulement un appel à l'action, c'est aussi un plaidoyer passionné pour la préservation de la vie sous toutes ses formes. Cet entretien avec Tatiana Giraud nous invite à réfléchir sur notre rapport à la biodiversité et nous inspire à devenir des acteurs du changement pour un avenir où la vie prospère dans toute sa splendeur. https://youtu.be/aIREfWj5BXI?feature=shared

Premier ouvrage du Laboratoire : « L’attention au vivant » de Tatiana Giraud !

par L'équipe du Lab' le 7 mars 2024 Conversation éclairée de Tatiana Giraud
Mercredi 6 mars, le Laboratoire de la République a organisé un événement exceptionnel à l’occasion de la publication du premier ouvrage de la collection commune avec les éditions de l'Observatoire. Tatiana Giraud a présenté son ouvrage "L'attention au vivant". En présence de Marie Ameller, co-autrice.
Tandis que la crise climatique s’impose et détériore chaque jour nos conditions de vie, L’attention au vivant offre une exploration profonde et urgente de la biodiversité, mettant en lumière son rôle crucial, et trop souvent sous-estimé, dans le maintien de l’équilibre écologique, mais aussi dans le bien-être et l’existence même des populations humaines. Remontant le fil de l’évolution, Tatiana Giraud nous montre comment les théories de Charles Darwin et de ses successeurs nous permettent de comprendre que la biodiversité est un équilibre dynamique complexe, dont la mesure ne peut se résumer au seul dénombrement des espèces et des êtres vivants sur Terre. À travers de nombreux exemples — de ses travaux sur le roquefort aux récents débats de la Commission européenne sur les pesticides et les nouveaux OGM —, L’attention au vivant vient révéler combien la main de l’être humain peut contribuer à développer la biodiversité comme à l’appauvrir, par méconnaissance de son fonctionnement ou vision court-termiste. Ce livre est indispensable pour ceux qui cherchent à comprendre les enjeux de la biodiversité et les défis politiques que pose sa préservation. C’est un récit éclairant, empreint d’espoir, qui nous rappelle que chaque action, grande ou petite, compte dans notre quête collective d’un avenir plus durable. Membre de l’Académie des sciences, Tatiana Giraud est une écologiste et biologiste reconnue pour ses recherches sur la biodiversité et les interactions entre espèces. Elle est actuellement directrice de recherche au CNRS. https://youtu.be/tqgljNW52vk

Revivez la conversation éclairée de Ferghane Azihari

par L'équipe du Lab' le 29 février 2024
Jeudi 22 février, Brice Couturier a reçu Ferghane Azihari, pour son ouvrage : "Les écologistes contre la modernité" (Presses de la Cité).
Consultant en politiques publiques et délégué général de l’Académie libre des sciences humaines, Ferghane Azihari est un intellectuel dont l’aura ne cesse de croître notamment pour ses analyses économiques et politiques. En 2021, il publie « Les écologistes contre la modernité » (Presses de la Cité), où il conteste les motivations anticapitalistes de l’écologie radicale contemporaine, tout en alertant sur la catastrophe climatique. Il propose la vision d’une écologie moderne et libérale, mettant en avant le progrès scientifique. Son ouvrage a reçu le Prix Turgot du Jeune Talent. https://youtu.be/AxXOCKgreOs?feature=shared

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