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La Vème République aujourd’hui : peut-on parler de la fin du présidentialisme ?

par Alain Laquièze le 8 janvier 2025 Alain_Laquièze_resp;Démocratie-Lab
Alain Laquièze, doyen de la faculté de Droit, d'Économie et de Gestion de l'Université Paris Cité et responsable de la commission République démocratique au sein du Laboratoire de la République, propose une réflexion approfondie sur la crise politique actuelle en France. À travers une perspective historique, il questionne les dynamiques à l'œuvre : sommes-nous face à une véritable crise de régime ou existe-t-il encore des solutions pour revitaliser un système qui semble à bout de souffle ?
Il y a cent ans, le Président de la République, Alexandre Millerand, fut contraint à la démission, en raison de l’hostilité d’une large partie de la classe politique, notamment des socialistes et des radicaux, ainsi que du Parlement. La Chambre des députés, après la victoire du Cartel des gauches aux élections législatives de mai 1924, entama en effet une grève des ministères, dont le but premier était de contraindre le chef de l’État de quitter l’Élysée. Millerand, n’ayant pas obtenu du Sénat l’accord qui lui était nécessaire pour dissoudre la Chambre des députés, se résigna à quitter sa charge le 11 juin 1924. À l’heure où les appels à la démission du président de la République, Emmanuel Macron, se multiplient, il n’est pas inutile de remettre en perspective la situation constitutionnelle que nous vivons aujourd’hui. Car l’affaiblissement du président actuel qui n’est pas sans rappeler celui de son prédécesseur de la IIIème République, s’inscrit toutefois dans un contexte diamétralement différent. Au début des années 1920, Millerand s’efforçait d’infléchir le fonctionnement du régime parlementaire, outrageusement dominé par les chambres, en affirmant la place du président dans la détermination de la politique nationale. Aujourd’hui, la problématique est quasiment opposée : il s’agit de savoir si Emmanuel Macron peut éviter l’affaiblissement durable de la fonction présidentielle, dans une Vème République qui a pourtant édifié, dès ses premières années d’application, ce que l’on a pu appeler le présidentialisme majoritaire, c’est-à-dire un régime politique dans lequel un chef de l’État élu au suffrage universel direct exerce une action politique prépondérante, à la faveur du soutien d’une majorité de députés à l’Assemblée Nationale. La fin du présidentialisme - Laquieze Alain, Laboratoire de la RepubliqueTélécharger

Quel est ce « nœud démocratique » en France ?

par Marcel Gauchet le 20 décembre 2024 Marcel_Gauchet_Lab
Marcel Gauchet, philosophe et historien, apporte dans cet entretien une analyse lucide et approfondie des grands défis auxquels nos démocraties modernes sont confrontées. Il explore notamment la transformation de notre rapport à la liberté dans une société où les cadres anciens ont disparu, interrogeant ce que signifie réellement "être libre" aujourd’hui. Face à une "crise de la réussite" démocratique, il identifie les enseignements fondamentaux nécessaires pour repenser l’évolution de nos régimes. Enfin, il met en lumière le rôle crucial de l’éducation dans la reconstruction du lien démocratique, notamment face à la montée de l’individualisme et à la polarisation croissante des débats publics.
Dans cet entretien captivant avec Marcel Gauchet, nous explorons les défis majeurs auxquels la démocratie moderne est confrontée. À travers une série de questions, nous abordons des sujets cruciaux tels que les récentes contestations sociales en France, la transformation du concept de liberté, la "crise de la réussite" démocratique, et le rôle central de l'éducation dans le maintien du lien démocratique. Marcel Gauchet, philosophe et historien, nous invite à réfléchir sur l’évolution de nos régimes politiques et sur la manière dont la démocratie peut répondre aux enjeux actuels. Une analyse profonde et éclairante sur les fractures sociales et les voies possibles pour réinventer la démocratie. Questions abordées : Les mouvements sociaux en France : rejet de la démocratie néolibérale ou quête d'une démocratie plus participative ? La transformation de notre rapport à la liberté dans la démocratie moderne. Les enseignements à tirer de la "crise de la réussite" démocratique pour repenser l'avenir des régimes démocratiques. Le rôle de l'éducation face à l’individualisme et à la polarisation des débats publics. https://youtu.be/CMvbrDXM1Xw

Retour sur la « Conversation éclairée » de Marcel Gauchet

le 20 décembre 2024 Marcel Gauchet lors de sa Conversation éclairée
Le 18 décembre à la Maison de l’Amérique latine, Marcel Gauchet a présenté son dernier ouvrage "Le nœud démocratique" aux éditions Gallimard lors d’une "Conversation éclairée" animée par Brice Couturier.
Brice Couturier a brillamment introduit les thèmes majeurs de l’œuvre de Marcel Gauchet, soulignant son analyse des paradoxes de la modernité et la manière dont la sortie du religieux continue d’influencer nos sociétés. Il a rappelé combien l’auteur est une figure incontournable pour comprendre les mutations démocratiques actuelles. Marcel Gauchet a captivé l’auditoire par son propos clair et structuré. Il a notamment abordé les points suivants : La "crise de la réussite" démocratique : Gauchet a souligné que, contrairement aux crises passées, la démocratie contemporaine est mise à mal non pas par une opposition idéologique, mais par une inadéquation entre ses promesses et son fonctionnement. Le rôle central de l’individu : Il a expliqué comment l’exaltation de l’individu, libéré des cadres collectifs anciens, rend plus difficile la constitution d’un projet commun. Le défi du néolibéralisme : Gauchet a insisté sur la nécessité de repenser la démocratie au-delà de sa dimension économique, en réaffirmant les fondements politiques et sociaux qui la soutiennent. La seconde partie de la soirée a été consacrée à un dialogue ouvert avec l’audience. Parmi les questions posées : Comment retrouver un équilibre entre aspirations individuelles et collectives ? Le numérique est-il un allié ou un ennemi de la démocratie ? Quel rôle pour l’éducation dans la préservation du lien démocratique ? Marcel Gauchet a pris le temps de répondre avec précision, en appelant à une réflexion collective sur les bases d’une démocratie renouvelée. La soirée s’est conclue par des échanges informels autour d’un verre, permettant aux participants de partager leurs impressions et d’approfondir les discussions entamées pendant la conférence. Rendez-vous est donné pour la prochaine édition, prévue le 21 janvier 2025, avec Pierre-Henri Tavoillot. https://youtu.be/80iQAh8xkGI

Soirée de soutien à Boualem Sansal : un millier de personnes réunies pour la liberté d’expression

le 17 décembre 2024
Hier soir, au Théâtre Libre, un nom symbolique pour une cause aussi essentielle, près de mille personnes se sont rassemblées pour exprimer leur soutien à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté il y a un mois par les autorités algériennes. Organisée en partenariat avec le Laboratoire de la République, cette soirée a marqué une mobilisation forte pour la libération de cet intellectuel dont la voix dérange les régimes autoritaires et peine à trouver l'écho qu'elle mérite en France.
Un mois jour pour jour après l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par les autorités algériennes, la soirée de soutien organisée le 16 décembre a rassemblé un millier de participants au Théâtre Libre à Paris. Le Laboratoire de la République, partenaire de cet événement d'importance, s'est mobilisé aux côtés des nombreux soutiens pour défendre la liberté d'expression et appeler à la libération immédiate de cet auteur engagé. Le choix du lieu, le "Théâtre Libre", résonne avec force pour cette cause essentielle. Comme l'a souligné Kamel Daoud, prix Goncourt et ami proche de Boualem Sansal, cette mobilisation dépasse le cas personnel de l'écrivain : « Si nous ne faisons rien, la prison de Boualem pourrait être la nôtre. C'est l'avenir de la liberté d'expression et de pensée qui se joue ici. » Boualem Sansal, connu pour son courage et sa plume libre, dérange les oligarchies autoritaires par ses critiques régulières des dérives du pouvoir algérien. Depuis son arrestation, les voix pour sa libération se font entendre, mais peinent encore à mobiliser largement l'opinion publique en France. Cette soirée, marquée par des prises de parole poignantes et des témoignages d'intellectuels, écrivains et défenseurs des libertés fondamentales, a été un temps fort pour briser ce silence. Le Laboratoire de la République réaffirme son engagement à soutenir toutes les initiatives en faveur de la liberté d'expression et des droits fondamentaux. Comme le rappelle Natacha Polony dans son récent article, l'incarcération de Boualem Sansal est une atteinte inacceptable à nos principes les plus fondamentaux. Ce combat est le nôtre, car défendre un homme libre, c'est défendre la liberté de tous. Pour aller plus loin, retrouvez d'autres articles : Marianne : La détention de Boualem Sansal est inique MSN : Arrestation de Boualem Sansal, une dictature pilotée par une oligarchie militaire Face à l'urgence de la situation, le Laboratoire de la République invite chacun à se mobiliser pour faire entendre la voix de Boualem Sansal et celle de tous ceux qui luttent pour la liberté de pensée dans le monde. https://youtube.com/shorts/0r8KeAtlu5w

Du 29 au 31 août 2024 : Université d’été du Laboratoire de la République à Autun

le 23 août 2024 Visuel de l'Université d'été du Laboratoire de la République
Du 29 au 31 août, l'Université d’été du Laboratoire de la République prend ses quartiers à Autun, au cœur de la Bourgogne. Dans un contexte de crise inédite en France et à l’international, ces 3 jours permettront d’échanger et d’être force de proposition sur les grands enjeux auxquels notre République est confrontée. Ouverte à tous, cette première édition est placée sous le signe de la Jeunesse et de l’égalité des territoires.
Présentation_Universitédété_Laboratoire_de_la_RépubliqueTélécharger PROGRAMME_Université_d_été_Laboratoire_de_la_RépubliqueTélécharger Les inscriptions sont fermées. Quand ? Du 29 au 31 août 2024 Où ? À Autun Gare Le Creusot – Montceau TGV (à 30 min en voiture ou navettes de bus)TGV pour Paris Gare de Lyon : 1h20TGV pour Lyon : 40 minutes IMPORTANT : Pour trouver votre horaire de TGV sur le site SNCF Connect, indiquez en gare de destination « Le Creusot-Montceau TGV » (non pas « Autun »)

Jeudi 12 septembre : Conversation éclairée de Dominique Schnapper

le 5 août 2024 Conversation éclairée de Dominique Schnapper
Jeudi 12 septembre, à la Maison de l'Amérique latine, le Laboratoire de la République vous invite au rendez-vous des "Conversations éclairées". Brice Couturier reçoit Dominique Schnapper pour son dernier ouvrage : "Les désillusions de la démocratie" aux éditions Gallimard.
"Les démocraties sont menacées dans leur existence par la guerre que mène Vladimir Poutine en Ukraine, soutenu par les gouvernements de la Chine, de la Corée du Nord, de l’Iran, de l’Inde et de la Turquie, unis par une commune détestation de l’Occident, c’est-à-dire de la démocratie, et par la volonté de détruire celle-ci. Les démocraties trouveront-elles en elles-mêmes la volonté de se défendre ? Ne sont-elles pas fragilisées par leur propre dynamique ?La critique interne de la démocratie est aussi vieille que la démocratie elle-même. Sa légitimité ne repose ni sur la tradition, ni sur la nature, ni sur une référence transcendantale, mais sur les pratiques de ses membres. Ceux-ci s’interrogent sur les écarts qu’ils observent entre les réalités sociales et les principes affichés. Inévitablement, ils jugent la démocratie, au nom de ses propres valeurs, comme pas assez démocratique ou comme trop démocratique. L’idéal de citoyens libres et égaux traitant rationnellement des affaires communes n’est jamais et ne peut jamais être pleinement réalisé. Et l’aspiration à la liberté et à l’égalité risque en permanence d’être dévoyée par le refus des limites et du contrôle. On peut craindre que les démocraties ne soient à ce double titre menacées de délitement.Cette interrogation inquiète sur les insuffisances et les excès possibles de la démocratie « extrême » ne date pas du XXIe siècle mais, dans le monde d’aujourd’hui, elle se pose avec une acuité particulière." (4ème de couverture) Dominique Schnapper a été membre du Conseil constitutionnel de 2001 à 2010. Elle a été présidente du conseil scientifique de la DILCRAH, puis présidente du Conseil des sages de la laïcité. Sociologue renommée, elle présentera son dernier ouvrage : "Les désillusions de la démocratie" aux éditions Gallimard. Brice Couturier animera cette "conversation éclairée". Échanges suivis d’un cocktail et d'une séance de dédicaces Quand ? Jeudi 12 septembre, 19h Où ? Maison de l'Amérique latine 217, Boulevard Saint-Germain, 75007 Paris Participation libre, inscription obligatoire Pour vous inscrire, cliquez-ici

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