Pour la journée internationale des droits de la femme, le Laboratoire de la République a reçu Fahimeh Robiolle, scientifique nucléaire et enseignante iranienne ayant fuit la révolution islamique. Elle enseigne en France (ENA, école de guerre, Essec, Sc Po, Paris III) et milite ardemment en faveur des femmes afghanes et iraniennes. Nous l'interrogeons sur la situation des femmes afghanes depuis l'arrivée des Talibans. Elle évoquera la situation des femmes iraniennes dans un prochain entretien.
Pour la journée internationale des droits de la femme, le Laboratoire de la République a reçu Fahimeh Robiolle, scientifique nucléaire et enseignante iranienne ayant fuit la révolution islamique. Elle enseigne en France (ENA, école de guerre, Essec, Sc Po, Paris III) et milite ardemment en faveur des femmes afghanes et iraniennes. Nous l'interrogeons sur la situation des femmes afghanes depuis l'arrivée des Talibans. Elle évoquera la situation des femmes iraniennes dans un prochain entretien.
Entretien réalisé le 2 mars 2023.
https://www.youtube.com/watch?v=ypxqYsXtF2Q&t=1s
Entretien avec Fahimeh Robiolle sur la situation des femmes afghanes
Il y a un mois, le 6 février 2023, la Turquie était victime de deux séismes dévastateurs et meurtriers. Plus de 50 000 personnes auraient perdu la vie. Tarik Yildiz, sociologue, notamment auteur de « De la fatigue d’être soi au prêt à croire » (Editions du Puits de Roulle), né de parents d’origine turque, témoigne de l’ampleur des destructions à Antioche, le « berceau des civilisations ».
Les habitants aiment rappeler aux visiteurs qu’Antioche est « le berceau des civilisations ». On vante les vestiges de l’empire Romain, le seul village arménien de Turquie, la présence d’une des rares synagogues d’Anatolie, d’églises variées –comme la fameuse grotte Saint-Pierre-, de lieux de culte divers respectés par tous… Une « mosaïque de peuples » compose cette ville si particulière érigée en modèle de tolérance par tous ceux qui l’ont côtoyée.
Ce petit havre de paix, cette parenthèse en plein Moyen-Orient où l’on se croit tantôt à Rome tantôt dans le vieux Paris des ruelles tortueuses, dans laquelle personne ne se mêle de la confession des autres, où il n’est pas rare de voir des groupes d’amies se promener en pleine nuit tellement les environs transpirent la tranquillité, a été terriblement touché –tout comme de nombreuses autres provinces de Turquie et de Syrie- par les tremblements de terre du mois de février.
Une douceur de vivre qui laisse sa place au tragique
Le bilan provisoire de près de 50 000 morts pourrait avoisiner les 100 000, dont une part non négligeable concerne Antioche. Les répliques continuent de secouer la ville désormais fantôme. Les habitants qui ne veulent ou ne peuvent quitter les lieux dorment dans des voitures, des tentes ou, pour les plus chanceux, dans des conteneurs de fortune.
Des familles entières ont disparu sous les décombres. Des miraculés se retrouvent orphelins, seuls survivants de fratries souvent nombreuses. Les uns se demandent pourquoi ils ont survécu, les autres prient le ciel de leur donner le courage de continuer à vivre. On ne croise plus que des soldats en patrouille dans cette ville rebelle et profondément laïque.
La mort est visible dans tous les recoins de la région : le contraste avec cette cité où la douceur de vivre s’exprimait partout, du climat jusqu’au caractère des habitants, est terrifiant. Plus de chants, plus de gastronomie si raffinée qui embaume l’air des rues, plus de joie de vivre… Seuls le paysage lointain et ses monts fertiles tiennent encore debout, semblant contempler le désastre avec gravité.
Une solidarité française appréciée, qui pourrait être encore plus forte
A la fin des années 1920, le capitaine Pierre May, évoquant la population locale, indiquait : « Tâche délicate que celle de vouloir lever le voile qu’il s’est imposé jusqu’à ce jour […]. Tâche délicate que de parler de ceux qui n’aiment pas que l’on parle d’eux ».
Cette même pudeur se lit sur les visages dignes des rares passants endeuillés près de cent ans après l’écriture de ces lignes. Ceux qui quittent la ville ont parfois honte de dire qu’ils viennent d’une zone sinistrée, souhaitant éviter de lire la pitié dans les yeux de leurs interlocuteurs, pourtant bienveillants.
La France, comme d’autres pays, a fait preuve de solidarité dès les premiers instants. Des équipes françaises ont aidé à sortir les cadavres de sous les décombres, permettant d’acter la douloureuse réalité pour les proches. Au-delà d’une aide supplémentaire globale permettant à certaines familles de Turquie de séjourner quelques semaines en France le temps de bâtir de nouveaux foyers (possibilité offerte par d’autres pays européens), la profondeur des liens entre la France et la région pourrait suggérer des actes encore plus forts pour aider à la restauration (monuments historiques, mosaïques romaines et autres constructions antiques…).
« Passer quelques semaines en dehors de la ville pour surmonter le deuil, oui, mais nous ne pouvons vivre durablement qu’ici » répètent en cœur les victimes qui n’ont qu’une seule obsession : reconstruire la cité et son patrimoine. Dans une des rues du centre-ville, on peut encore lire cette citation du poète Nâzim Hikmet entre les fissures : « Vivre comme un arbre, seul et libre. Vivre en frères comme les arbres d'une forêt ». Espérons qu’Antioche -comme les autres régions touchées-, renaîtra de ses cendres pour exposer au monde son paysage humain, aussi divers et libre qu’unique.
Tarik Yildiz, sociologue, notamment auteur de « De la fatigue d’être soi au prêt à croire » (Editions du Puits de Roulle).
Dans cette série consacrée au Service National Universel, Le Laboratoire de la République donne la parole à ceux qui font vivre ce programme dans toute la France depuis sa création en 2019. Aujourd’hui, Bruno Thomas, directeur adjoint en charge de l’encadrement et de la pédagogie du centre SNU de la Creuse, nous partage son expérience d’encadrement dans un des tous premiers centre SNU de France, un témoignage inspirant d’engagement pour la jeunesse.
Le Laboratoire de la République : Le centre SNU de la Creuse est un des tout premiers centres créés en France en 2019. Comment l’expérience a-t-elle évolué depuis la première édition ?
Bruno Thomas : Lors de la première édition en 2019, nous faisions partie des départements pilotes du SNU. Si le programme pédagogique et les objectifs étaient très clairs, l’organisation concrète et le déroulement du séjour sur le terrain ont été construits pas à pas. Notre équipe de base était composée d’un chef de centre, d’un adjoint aux finances et d’un adjoint encadrement pédagogique, moi-même. Sous le pilotage précieux des services de l’état (Education Nationale, Jeunesse et Sport, et représentants locaux du ministère de la défense) nous avons ensemble commencé par recruter une trentaine d’encadrants, et identifié des acteurs du territoire pour animer les nombreux modules de formation qui rythment le séjour de cohésion (éducation à la santé, activités sportives, valeurs de la République, lutte contre les fake news, …).
Le séjour de cohésion dure deux semaines et alterne entre modules de formation et temps dédiés à d’autres activités. Durant le séjour, des règles de vie commune sont posées et partagées avec tous les jeunes volontaires, et tous les suivent avec beaucoup de rigueur. Plusieurs rituels quotidiens rythment le séjour et deux journées phares sont au programme : une journée défense et une journée protection et sécurité intérieure, avec des intervenants de la défense, de la Police Nationale, de la Gendarmerie et des brigades de sapeurs-pompiers volontaires.
Les séjours de cohésion sont très intenses : durant deux semaines, les jeunes sont levés à 6h00, l’extinction des feux est à 22h30 et de chaque journée est très dense. C’est une expérience inédite pour la grande majorité des jeunes, qui n’ont jamais vécu de séjour collectif, qui ne connaissent pas d’autre vie en collectivité que l’école, voire qui ne sont jamais sortis de chez eux. Nous avons pris soin, depuis le début du SNU, de prendre en compte les retours des jeunes concernant les séjours de cohésion. Par exemple, la première session ne prévoyait pas de goûter, mais les jeunes se sont réunis et organisés pour venir nous demander, de manière argumentée et collective, de les instaurer, alors nous l’avons fait. Un autre groupe de jeunes a mis en avant le besoin de faire ses devoirs pendant le SNU : nous avons donc mis en place un temps optionnel d’aide au devoir. Pour le séjour de printemps de 2023, l’accompagnement scolaire sera intégré dans les plannings. Un dernier exemple concerne les téléphones portables : les jeunes n’y ont accès que 30 minutes par jour dans nos séjours de cohésion, après le dîner. Un seul groupe a exprimé le besoin de prolonger l’accès au téléphone et, après discussion avec eux, nous nous sommes adaptés. Les premières années nous ont permis d’adapter notre fonctionnement et nos plannings aux besoins et aux envies des jeunes, et aujourd’hui, nous avons un taux de satisfaction des jeunes de plus de 90% en fin de séjour.
Quand nous composons nos équipes, j’apporte un grand soin à la diversité des profils qui encadreront les jeunes : nos encadrants sont des militaires réservistes ou retraités, des enseignants de l’Education Nationale, des animateurs, des professeurs de sport, des Elus, des sapeurs-pompiers volontaires… âgés de 19 à 68 ans, et cette grande diversité de profils et de parcours est une richesse pour les jeunes volontaires du SNU, qui échangent librement et en continu tout au long du séjour avec les encadrants. Souvent, quand on parle de SNU, les gens ont en tête le service militaire, c’est-à-dire des jeunes au service de la Nation. Le SNU, c’est l’inverse : c’est la Nation au service de sa jeunesse ! Les jeunes encadrants des premières éditions demandent aujourd’hui plus de responsabilités et souhaitent devenir tuteurs ou commandants de compagnie. Cette année, nous avons même reçu pour la première fois des candidatures de jeunes ayant fait leur SNU à 16 ans et, ayant gardé un excellent souvenir du SNU et énormément appris durant ce séjour de cohésion, souhaitant eux-mêmes devenir tuteurs et s’engager auprès des jeunes. Pour tous ces jeunes volontaires, le SNU a créé une belle dynamique, conforme à l’ambition du projet d’origine.
Le Laboratoire de la République : Quels enseignements tirez-vous de votre expérience dans l’encadrement ?
Bruno Thomas : Notre équipe d’encadrement est composée de personnes très différentes, dans leurs origines sociales, leurs parcours de vie et leurs motivations à participer au SNU. Ces différences ne facilitent pas toujours la collaboration au sein de l’équipe, cela crée des discussions importantes. Pourtant, nous parvenons toujours à trouver un compromis, parce que tous sont mobilisés pour offrir le meilleur séjour de cohésion aux jeunes. Les encadrants réussissent très bien à travailler ensemble, et leurs différences de point de vue viennent justement enrichir la qualité de l’accueil des jeunes. Personnellement, je trouve ça très encourageant de voir que toute la société civile se mobilise au service de la jeunesse. La plus grande difficulté, pour les encadrants, c’est le devoir d’exemplarité. Durant les deux semaines du séjour de cohésion, ils sont tenus de montrer l’exemple, d’être irréprochables. C’est loin d’être facile, mais ils réussissent à l’être au maximum, et c’est une expérience très enrichissante pour eux.
D’ailleurs, les encadrants sont très heureux d’avoir la possibilité de s’inscrire dans ce processus de transmission avec les jeunes, dans les moments formels durant les modules obligatoires comme dans les moments plus informels, dans des temps dédiés. Durant tout le séjour, les encadrants peuvent partager leur expérience et répondre aux questions des jeunes, et ces échanges en direct sont très appréciés par tous. En effet, certains jeunes du SNU postulent aujourd’hui pour rejoindre les équipes d’encadrement, et chaque année nous fidélisons plus de 50% de l’équipe, qui renouvellent leur candidature pour continuer de participer au SNU. Certains jeunes gardent contact avec leurs encadrants à l’issue du séjour, surtout lorsqu’ils ont travaillé sur leur orientation professionnelle ensemble, et les jeunes d’une même maisonnée gardent le contact entre eux via les réseaux sociaux, longtemps après la fin du séjour de cohésion.
A l’issue du séjour de cohésion, les jeunes poursuivent leur engagement en rejoignant une mission d’intérêt général (MIG). Lors de la première édition, en 2019, près de la moitié des jeunes choisissait des corps en uniforme, souvent parce qu’ils étaient eux-mêmes enfants de militaires, pompiers ou policiers. Progressivement, cela a évolué et aujourd’hui, plus de 80% des jeunes choisissent des missions culturelles ou des missions de solidarité, dans des associations de protection animale, de protection de l’environnement ou auprès du Secours Populaire ou du Secours Catholique par exemple.
La plupart du temps, ils n’ont aucune idée de MIG lors de leur arrivée au SNU. Le travail des compagnies consiste justement à travailler avec les jeunes, sur les temps libres, afin de les accompagner dans leur réflexion. Un forum de l’engagement est organisé durant le séjour, avec de nombreuses personnes engagées présentes pour répondre aux questions des jeunes. A l’issue du séjour, tous les jeunes réalisent une MIG en rentrant chez eux. A titre personnel, ma fille a fait son SNU l’an dernier et elle a choisi de faire sa MIG au Secours Populaire tous les mercredis après-midi, alors que cela n’a rien à voir avec son orientation professionnelle. Elle souhaiterait devenir ingénieure météorologue. Sans le SNU, elle n’aurait peut-être jamais entendu parler du Secours Populaire, elle n’aurait jamais pensé par elle-même à s’engager dans une mission d’intérêt général.
Le Laboratoire de la République : Qu’avez-vous envie de dire à un jeune qui aimerait participer au SNU ?
Bruno Thomas : Je pense que le SNU ouvre des portes à tous les jeunes qui y participent. Je recommanderais donc à tous les jeunes de participer au séjours de cohésion du SNU. Le meilleur moment pour y participer, à mon avis, c’est la Seconde, autour de 16 ans. Après, il y a le baccalauréat. Aujourd’hui, la grande majorité des jeunes qui participent au SNU sont en Seconde.
La notion de SNU obligatoire peut permettre d’atteindre l’objectif de mixité sociale Mais il faudrait pour cela qu’il expérimenté, réfléchi nationalement, peut être intégré aux programmes scolaires. Mais sa mise en œuvre ne peut se faire sans un maximum de pédagogie. Aujourd’hui, le SNU est un bon outil pour travailler la cohésion nationale, mais ce n’est pas le seul. Ce serait une erreur de penser que c’est le seul outil pour retravailler la cohésion nationale. Les séjours de vacances, les classes découvertes, les services civiques, les centres aérés… toutes ces expériences collectives sont autant de dispositifs qui contribuent à la cohésion nationale et mériteraient, tous, d’être renforcés.
Une mise en place homogène sur tous les départements me semble très compliquée. Je pense qu’il vaut mieux tourner dans le sens où il est important d’avoir un cadre national mais avec des possibilités d’adaptation pour répondre au mieux aux attentes des jeunes volontaires.
Pour le SNU, on a trouvé une osmose départementale efficace, construite par les services de l’Etat, Jeunesse et Sport, préfète, défense, santé… Il ne faut pas être trop rigide, au risque de faire perdre une partie de l’âme, de la spontanéité et la réactivité qui font partie du succès du dispositif.
Propos recueillis le 19 janvier 2023.
Philippe Le Corre est chercheur au Asia Society Policy Institute (Centre d’analyse sur la Chine), conseiller d’Asia Society France. Samedi 4 février, le ballon chinois qui survolait les Etats-Unis a été abattu. Un deuxième ballon chinois survole l’Amérique latine et les Américains supposent un troisième quelque part dans le monde. La rencontre entre Xi Jinping et Joe Biden lors du dernier G20 avait créé une promesse d’apaisement. Après cet incident, les relations diplomatiques sont très tendues notamment après le report de la visite diplomatique d’Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, en Chine. Philippe Le Corre nous fait part de sa vision sur l’état des relations sino-américaines et les rumeurs médiatiques persistantes de conflit potentiel dans quelques années.
Le Laboratoire de la République : Pour les Américains, le ballon était un engin espionnant des sites stratégiques. Pour les Chinois, il s’agissait d’un « aéronef civil, utilisé à des fins de recherches météorologiques ». Les Etats-Unis instrumentalisent-ils l’incident ? La Chine peut-t-elle mentir sur la véritable mission de son ballon ?
Philippe Le Corre : Ce n’est ni la première fois que la Chine envoie ce type d’engin au-dessus du territoire américain, ni la première fois qu’elle cherche à pénétrer les secrets du dispositif sécuritaire des Etats-Unis ou d’un autre pays. Au moins quatre ballons avaient déjà été repérés par le passé au Texas, en Floride ou à Hawaï. Les autorités américaines ont commencé à analyser les débris de cet appareil et il est certain que la direction chinoise est déjà sur la défensive, toujours prête à invectiver ses adversaires. Pourtant, selon le Washington Post- ces actions susmentionnées sont clairement identifiées comme des opérations offensives de surveillance ou d’espionnage, lancées à partir d’une base militaire de l’île de Hainan. Le Département d’Etat a d’ailleurs échangé avec les ambassades d’une quarantaine de pays – le Japon, par exemple – pour les informer de la situation. Certains de ces ballons sont équipés de senseurs et de matériaux de transmission, et n’ont aucun lien avec la « météorologie ». Selon certaines sources, la riposte des porte-paroles de Pékin cache en réalité un embarras comme celui de quelqu’un pris « la main dans le sac »…même s’il est possible que le ballon en question ait dévié de sa trajectoire pour se retrouver au-dessus de l’Etat du Montana, il s’agit d’une vraie crise qui a provoqué le report sine die de la visite en Chine du Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, qui devait permettre de reprendre le dialogue. C’est une occasion manquée à l’heure où les Républicains –peu suspects de vouloir favoriser un rapprochement sino-américain- viennent de prendre le contrôle de la Chambre des Représentants aux Etats-Unis.
Le Laboratoire de la République : Sur fond de rivalité économique et d’enjeux géostratégiques, on assiste à une escalade de la confrontation sino-américaine. Quelles sont, à vos yeux, les ambitions respectives des Etats-Unis et de la Chine ?
Philippe Le Corre : L’ambition des Etats-Unis est simple : de continuer à dominer les autres puissances militairement grâce à des technologies avancées, notamment les semi-conducteurs, et une armée disposant de moyens importants sur tous les continents – dont l’Indo-Pacifique. Ils disposent d’atouts sérieux, notamment des laboratoires efficaces, des universités hors pair et un tissu militaro-industriel porté par la classe politique américaine, qu’il s’agisse des Républicains ou des Démocrates. A ce stade, malgré tous les problèmes de l’Amérique, il n’y a aucune puissance qui puisse réellement rivaliser avec les Etats-Unis.
Pour la Chine, il s’agit de démontrer qu’elle s’est rapprochée de la première marche du podium sous l’égide d’un parti communiste lancé dans une stratégie nationaliste et revancharde laquelle permet au régime d’apparaître comme le grand défenseur des intérêts de la nation. La rivalité sino-américaine est multidimensionnelle : de l’économie à la science, en passant par la diplomatie, l’éducation, l’espace ou l’intelligence artificielle, il n’est guère de domaine dans lequel la Chine ne tente de concurrencer l’Amérique. Mais cette dernière dispose d’un atout : ses nombreux alliés, les démocraties notamment, inquiets de voir la Chine prendre une position dominante en Asie en particulier.
Le Laboratoire de la République : Les deux pays déclarent leur souveraineté attaquée. Les spéculations médiatiques sur la possibilité d’un conflit armé dans quelques années vous semblent-elles fondées ?
Philippe Le Corre : Je ne vois pas en quoi la souveraineté de la Chine a été attaquée dans cette affaire. Si un engin de ce type avait pénétré l’espace aérien chinois, il ne fait pas de doute que le dispositif sécuritaire de l’Armée populaire de Libération l’aurait immédiatement abattu (même si aucun pays ne menace actuellement la Chine, ni de près ni de loin). Concernant l’éventualité d’un conflit armé, c’est une autre question. S’il advenait, il y a de fortes chances que cela tourne autour du détroit de Taiwan ou en mer de Chine où Pékin se comporte depuis plusieurs années « en terrain conquis » ce qui ne laisse d’inquiéter les pays limitrophes, particulièrement le Vietnam et les Philippines. La question de Taiwan est d’une autre nature, elle tient à l’obsession nationaliste de Xi Jinping, nommé pour un troisième mandat lors du 20ème congrès du parti communiste en novembre dernier. Le secrétaire général s’est donné pour objectif de récupérer d’ailleurs, à l’image de la « rétrocession » de Hong Kong à la Chine, en 1997, puis de Macao en 1999. A l’heure où l’économie chinoise ralentit, où la crise immobilière persiste et où la démographie connait une régression sérieuse, l’idéologie est le seul totem auquel le parti peut s’accrocher sans vergogne. Or le soudain virage à 180° opéré en fin d’année au sujet de la « politique du zéro Covid » continue de provoquer des interrogations sur la politique de long terme de l’équipe au pouvoir. On voit mal la stratégie s’il y en a une. Et l’opacité demeure la règle. Sans doute la nomination officielle du gouvernement à l’occasion de la session annuelle des deux chambres du Parlement chinois début mars permettra-t-elle de lever quelques ambiguïtés, mais pour les China watchers de nombreuses questions demeureront sans doute.
Renée Fregosi est Docteur en philosophie et en science politique. Elle est membre du comité scientifique du Laboratoire et de la commission République laïque. La qualification de crime d'apartheid contre les femmes qui a fait l'objet d'une tribune dans le Monde du 1er février est aujourd'hui indispensable pour lutter contre les nouvelles offensives discriminatoires à leur égard en particulier dans les pays islamistes. Renée Fregosi en fait l'analyse pour le Laboratoire de la République.
Dans une tribune parue le 1er février 2023 dans le journal Le Monde, à lire ici, huit éminents juristes français, parmi lesquels Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix et Linda Weil-Curiel, responsable de la Ligue du droit international des femmes, ont interpelé les Nations Unies, l’Union Européenne et le président de la République française, les enjoignant de compléter la Convention internationale sur la répression et l’élimination du crime d’apartheid, par la condamnation du crime « d’apartheid des femmes ».
En s’inspirant de la Convention de 1973 contre le crime d’apartheid racial pratiqué par l’Afrique du sud à l’époque, le collectif propose de lui adjoindre un nouvel article ou d’ajouter une partie à son article 2, condamnant la « séparation radicale, sous la contrainte, des femmes ». La ségrégation et les discriminations légales, fondées sur le seul critère du sexe, dont les femmes sont victimes aujourd’hui dans plusieurs États à travers le monde, appellent en effet la reconnaissance par la communauté internationale de la notion d’apartheid sexuel, en l’occurrence à l’encontre des femmes.
Cet apartheid des femmes est pratiqué depuis de longues années dans plusieurs théocraties du Moyen-Orient et dans des régimes islamistes d’Asie, mais c’est ladite « révolution islamique » menée par l’ayatollah Khomeini qui avait provoqué la première réaction de quelques féministes françaises contre l’ostracisme légal des femmes dans la sphère publique et leur soumission s’accompagnant souvent de maltraitances dans la sphère privée. Puis dans les années 90, la Ligue du droit international des femmes a commencé à avancer cette analogie entre l’apartheid fondé sur la race et l’apartheid fondé sur le sexe. Aujourd’hui, la révolte contre le régime des mollahs en Iran qui s’est cristallisée autour de l’obligation pour les femmes de porter le voile, ainsi que le retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan, ont relancé le débat.
La revendication de la reconnaissance de la qualification, et de la condamnation, par la communauté internationale du crime d’apartheid des femmes est non seulement justifiée mais est devenue indispensable pour lutter contre la nouvelle offensive islamiste désormais mondialisée. Or l’imposition du voilement des femmes, présentée par les islamistes comme une injonction religieuse est généralement appréhendée de façon erronée en Occident. Paradoxalement en effet, alors que latins ou anglosaxons, nos pays d’une façon ou d’une autre, ont tous vu leurs États nationaux se séculariser et leurs sociétés s’émanciper du poids communautaire et des mœurs traditionnelles, la nature politico-religieuse et l’origine orientale de ce totalitarisme de troisième type qu’est l’islamisme, les déroute et les inhibe.
Le voile, emblématique de l’offensive islamiste qui en a fait son étendard, est en fait un signe sinon universel du moins un signe reconnu dans toutes les cultures traditionnelles influencées par les religions monothéistes : le voile c’est le signe de la soumission et de l’impureté des femmes. On peut ainsi se référer à la première épître aux Corinthiens de verset 11 où l’apôtre Paul donne ces deux raisons du voilement des femmes. Mais les cultures occidentales en se modernisant ont peu à peu abandonné ce signe. L’islamisme dans son offensive de réislamisation a fait du retour au port du voile, un de ses marqueurs, et de l’oppression des femmes un des piliers de son système. En devenant « voile islamique », le voile, avant tout symbole de l’oppression des femmes, est donc devenu non pas tant un « signe religieux » qu’un signe politique.
Mais le voile n’est que la partie la plus visible de la soumission exigée des femmes et de leur relégation. La ségrégation, la séparation des groupes est en effet le premier pas indispensable à la structuration de relations sur le mode de l’inégalité au sein d’un même espace partagé. Le voilement du corps des femmes est ainsi l’instrument d’une triple séparation. 1. Séparation réelle : grâce au voile, le corps des femmes dans l’espace public partagé est de fait soustrait au regard et au contact des hommes non autorisés à les voir et à les toucher. 2. Séparation métaphorique ou métonymique (lorsque seule la tête est voilée) : le voile construit de façon imaginaire un mur qui délimite un espace séparé lorsque par la force des choses les femmes évoluent dans le même espace que les hommes, contrairement aux espaces matériellement séparés de la salle à manger ou du hammam, et aux espaces interdis aux femmes comme les cafés. 3. Séparation symbolique : le corps des femmes est « mis sous » voilement, parce qu’il est « sous-mis », et son impureté est ainsi exclue du monde et à la limite n’existe plus.
La relation à la femme s’organise en effet dans l’islam selon une « dynamique de l’inclusion et de l’exclusion » et selon un « processus d’identification-désidentification » (deux concepts développés par Abram de Swaan dans un autre contexte). On sépare pour unir, pour rendre vivable la cohabitation, la relation entre les sexes est paradoxalement rendue acceptable par leur séparation. Le processus est redoublé par la question du rapport sexuel et de la procréation : les femmes appartiennent nécessairement à l’humanité sinon le rapport sexuel avec elles serait de la bestialité rigoureusement réprouvée, et la procréation serait une impossibilité ou une monstruosité, mais en même temps les femmes étant considérées comme impures et leur commerce réputé dangereux pour les hommes, la contradiction se résout forcément dans la violence.
En terre d’islam la répression sexuelle étroitement articulée à la soumission des femmes marche ainsi du même pas que la répression des délits de libre expression et surtout de liberté de conscience : apostasie et athéisme, sont pourchassés davantage encore que les religions autres que l’islam (toujours soumises cependant à la dhimmitude). On comprend donc pourquoi la laïcité est l’ennemie déclarée de l’islamisme. La laïcité avant de s’incarner dans des lois de 1791 à nos jours, est en effet un esprit qui prend racine dans la philosophie des Lumières et la philosophie du libertinage : libertinus en latin signifiant « l’esclave affranchi », le libertin est cet humain (homme ou femme) affranchi de l’emprise religieuse et des pensées dogmatiques en général, un être émancipé de la soumission, un individu libre de corps et d’esprit.
La libération des femmes qui passe tout autant par la libre disposition de son corps que par la libre pensée, l’esprit libéré des préjugés, est donc forcément, foncièrement laïque. C’est à ce titre que la lutte contre l’apartheid des femmes concerne les défenseurs de la laïcité, et de la démocratie. En proposant la reconnaissance et la condamnation de l’apartheid des femmes, il ne s’agit pas pour les États démocratiques de s’immiscer dans des questions religieuses mais de préserver la liberté de conscience de tous les individus hommes ou femmes, et l’égalité des sexes. C’est pourquoi, la France qui est à l’avant-garde du combat laïque depuis ses origines philosophique jusqu’à son institutionnalisation dans un corpus juridique remarquable, s’honorerait de prendre la tête de cette revendication à l’ONU.
Le conseil scientifique de la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT) a été dissous ce vendredi 20 janvier. Cette dissolution intervient après la multiplication d’interventions radicales et de tentatives d’intimidation de la part d’organisations trans-activistes souhaitant imposer leur agenda sur l’institution. Le Laboratoire de la République revient sur cet évènement inquiétant avec Denis Peschanski, membre du conseil scientifique de la DILCRAH, historien et directeur de recherche au CNRS, qui évoque « une assignation à résidence communautaire ».
Le Laboratoire de la République se saisit de la dissolution, le vendredi 20 janvier, du conseil scientifique de la DILCRAH, relayée par le Point sur son site, un évènement qui suscite au sein du Laboratoire une grande inquiétude sur les capacités de résistances de nos institutions face aux démarches de certaines organisations. Afin d’éclairer les évènements, nous donnons la parole à Denis Peschanski, membre du conseil scientifique.
Pour retrouver les réponses de Sophie Élizéon, rendez-vous ici.
Le Laboratoire de la République : Pouvez vous nous donner votre interprétation de la genèse de cette décision ?
Denis Peschanski : La chronologie des événements permet déjà de se faire une idée des enjeux. Fin mars 2022, une membre du conseil scientifique nous alerte en mettant en garde contre l’Observatoire de la Petite Sirène qui mène un combat, sous la direction de Céline Masson et Caroline Eliacheff, pour la protection des seuls mineurs contre la campagne très offensive menée par les organisations trans- pour les changements de genre. Le mot d’ordre de transphobie devient le mantra. Il s’avère que le président du conseil scientifique, Smaïn Laacher, est membre du conseil scientifique de l’Observatoire. Il est exigé qu’il démissionne de ce poste. Dans la foulée une autre membre du conseil scientifique démissionne pour protester contre la position du président du conseil scientifique et, au-delà, le conseil scientifique de la DILCRAH dans sa majorité et elle se répand sur les réseaux sociaux.
Juillet 2022 : La déléguée interministérielle, Sophie Elizéon, reçoit en présence de Smaïn Laacher, les organisations trans-. En sort un communiqué dans lequel elle explique son engagement contre la transphobie et annonce qu’elle compte déposer un signalement auprès de la Procureure de la République au nom de l’article 40 faisant obligation aux fonctionnaires de dénoncer toute présomption de délit ou de crime. Laacher est associé à ce communiqué public ; il ne lui a jamais été demandé son accord sur le texte. Fin août, comme il était prévu, les deux reçoivent Céline Masson et Caroline Eliacheff de l’Observatoire. Cela se passe bien, aux dires de tous. Aucun communiqué ne sort. Sophie Elizéon me répond alors qu’elle ne pouvait sortir un communiqué alors qu’elle comptait déposer un signalement.
Depuis septembre, les trans-activistes décident d’empêcher, par la force et la violence verbale et physique, que se tiennent des rencontres organisées autour des ouvrages de membres de l’Observatoire. Cela va très loin en France, en Suisse ou en Belgique par exemple. Dans le même temps les tensions s’exacerbent au sein du conseil scientifique et quelques membres en viennent à développer une réflexion en silos : « nous vous faisons confiance dans la dénonciation de l’antisémitisme et du racisme, ainsi quand vous évoquez la fresque d’Avignon ; faites-nous confiance quand nous parlons de transphobie ». C’est, évidemment, la négation de toute logique de réflexion collective au sein d’un conseil scientifique, de même d’ailleurs qu’au sein d’un comité d’évaluation. C’est bien la confrontation des compétences qui nourrit la décision et la définition d’une position commune.
Devant une situation qui remet en question dans ce cas, mais dans d’autres aussi, les principes de liberté de réunion et d’expression qui relèvent de la Constitution, le président et quelques membres du conseil scientifique initient la rédaction d’un communiqué de presse. Notons que cela se fait alors en lien avec Sophie Elizéon qui contribue même au texte qui sera soumis au vote. Finalement, dans un contexte très tendu, le texte est adopté par la majorité du conseil scientifique. Profitant d’une erreur de la community manager de l’Observatoire qui relaie la publication en évoquant la position de la DILCRAH et non de son conseil, erreur très vite reconnue et corrigée, la Déléguée interministérielle dénonce sur les réseaux sociaux une « instrumentalisation » et une « manipulation », la mise au point sur l’origine du communiqué de presse s’accompagnant d’une réaffirmation que la délégation dénoncera toujours la transphobie. Sous-entendu : le communiqué de presse relève de la transphobie.
La conclusion est, à mon sens, la plus forte de sens : à la fin 2022, la Procureure de la République classe sans suite le signalement, considérant que « Les faits dénoncés ou révélés dans le cadre de cette procédure ne sont pas punis par un texte pénal. » On pouvait imaginer que ce grave revers devant la Justice aurait été accompagnée d’une certaine discrétion et de la saine décision de relancer un vrai espace de débat.
Bien au contraire, le conseil scientifique apprend par un simple courriel (!) de Sophie Elizéon qu’il est dissous, une dissolution qui vaut mise au pas. Ce rapprochement chronologique devrait à lui seul interroger. On relèvera au passage que les membres du conseil scientifiques se sont vu signifier leur congé sans réelle explication ni justification, et même sans être mis au courant du contenu du signalement opéré par Sophie Elizéon auprès de la Procureure, ni moins encore… de la décision de la magistrate !
Le Laboratoire de la République : Quel est, selon vous, le rôle d’associations jugées radicales sur le sujet de la transidentité et comment faudrait-il gérer le rapport à celles-ci ?
Denis Peschanski : Qui a été moteur et décisionnaire dans cette affaire ? A ma connaissance, la tutelle a été à l’avant-garde, en l’occurrence plusieurs membres du cabinet de la ministre Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Egalité des chances, et dont dépend la DILCRAH. La déléguée et le cabinet s’accordant sur la nécessité de dissoudre le conseil scientifique, la décision aurait été tranchée par celle qui, à Matignon et à l’Élysée, a en charge ces questions.
A lire certains échanges, on relève que celle qui fut la première à intervenir au sein du conseil scientifique pour dénoncer son président et l’Observatoire de la Petite Sirène se targuait d’avoir des liens forts au sein du cabinet. Plus généralement, plusieurs organisations trans- se sont radicalisées permettant à ce qu’on appellera les trans-activistes de lancer des opérations commando contre tout ce qui était alors dénoncé comme transphobie. La situation pourrait d’autant être interrogée que des années durant le conseil scientifique de la DILCRA puis DILCRAH a fonctionné sans difficulté. Il est clair que la vocation militante l’a ensuite emporté sur la compétence. Il faut évidemment respecter la liberté de militer et de protester. Toujours est-il que telle n’est pas la vocation d’un conseil scientifique. Au-delà, c’est l’universalisme républicain, au cœur originel des missions de la Délégation interministérielle, qui se trouve menacée par une forme d’assignation à résidence communautaire. Dans le cas de la mobilisation des trans-activistes, s’ajoute l’assignation à résidence de genre.
Le Laboratoire de la République : La pertinence d’un conseil scientifique associée à une instance publique chargée de lutter contre les discriminations est-elle remise en cause ?
Denis Peschanski : La place d’experts auprès d’instances publiques pour accompagner une politique publique me semble nécessaire à la prise de décision. Cela peut prendre diverses formes, comme l’appel à des experts « au fil de l’eau » jusqu’à la constitution d’un collège d’experts. On connaît, comme exemple le plus connu, le cas des deux conseils mis en place à l’Élysée face à l’épidémie de Covid. Les responsables des organismes de recherche, encore récemment le président du CNRS, insistent sur la nécessité de solliciter davantage les experts pour éclairer les politiques. Cela passe évidemment par la pleine liberté qu’a le politique de reprendre à son compte tout ou partie des conclusions des scientifiques, parce qu’il a à croiser d’autres paramètres, et le scientifique de considérer qu’on respecte suffisamment son expertise.
C’était d’emblée perçu comme nécessaire par Gilles Clavreul, nommé fin 2014 à la tête de la nouvelle DILCRA, qui a mis en place trois ou quatre mois plus tard un conseil scientifique présidé par Dominique Schnapper. J’accompagne ainsi depuis l’origine la DILCRA, puis la DILCRAH quand le Premier ministre d’alors décida d’ajouter le « H » de la lutte contre la Haine anti-LGBT au sigle et à l’institution après l’attentat d’Orlando en 2016. Comment nier l’intérêt d’une parole experte qui puisse indiquer l’ampleur et la nature de ces phénomènes dans la société française, chercher dans le passé les racines de ces phénomènes et souligner l’importance d’une approche transdisciplinaire pour se confronter à ces phénomènes ?
Denis Peschanski, directeur de recherche au CNRS, historien de la Seconde Guerre mondiale et spécialiste des sciences de la mémoire.
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