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Santé et médias : comment lutter contre la désinformation ?

par David Smadja , Nathalie Sonnac le 23 décembre 2024 Smadja Sonnac
La confiance de la population française envers les institutions, les médias, et le monde scientifique et médical a été ébranlée, en particulier depuis la crise sanitaire de 2020-2021. La santé, première préoccupation des Français, est pourtant marquée par un scepticisme croissant envers les politiques sanitaires et les professions de santé. Face à cette défiance, il est essentiel d'examiner les moyens de rétablir la confiance de la population et de lutter contre la désinformation médicale. Nathalie Sonnac, professeure en Sciences de l'information et de la communication à l'université Panthéon-Assas et responsable de la Commission Espace Public du Laboratoire, ainsi que David Smadja, professeur d’hématologie à l’université Paris-Cité et à l’hôpital Georges Pompidou et responsable de la Commission Santé, nous proposent des solutions pour mieux encadrer ces dérives informationnelles.
La crise sanitaire a révélé une perte de confiance profonde de la population envers le système de santé et les acteurs scientifiques. Les politiques sanitaires et les recommandations médicales, autrefois considérées comme des sources d’autorité, sont aujourd'hui questionnées. La confiance envers les chercheurs et professionnels de santé a également été affectée, laissant place à des questionnements sur leur objectivité et leur intégrité. Pour restaurer cette confiance, il est crucial de renforcer l’information sur les processus scientifiques et d’éclairer le grand public sur le sérieux de ces démarches. Télécharger : Sante et media lutter contre la desinformation - Laboratoire de la RépubliqueTélécharger

Un débat organisé à Strasbourg sur l’avenir de la Région Alsace

par L'antenne de Strasbourg le 16 décembre 2024 Débat de Benjamin Morel et Frédéric Bierry
Le vendredi 13 décembre 2024, un débat s’est tenu à Strasbourg sur le thème : "République et territoires : décentralisation, autonomie et unité nationale", organisé en partenariat avec l’Hémicycle étudiant de Strasbourg et La Fabrique de l’État de Sciences Po Strasbourg. Cet événement a réuni Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à Panthéon-Assas et secrétaire général, responsable de la commission République indivisible du Laboratoire de la République, et Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace, pour échanger sur une question centrale : "Comment faut-il penser le retour de la Région Alsace ?".
Des visions opposées sur l’avenir de l’Alsace Les deux intervenants ont développé des positions contrastées. Frédéric Bierry a plaidé pour une plus grande décentralisation de l’Alsace avec une autonomie sur certaines compétences. Selon lui, une telle démarche permettrait de mieux répondre aux besoins spécifiques du territoire, tant sur le plan économique que culturel et linguistique. Benjamin Morel, tout en reconnaissant la richesse de l’identité alsacienne, a exprimé des réserves sur les risques d’une autonomie mal encadrée. Il a insisté sur la nécessité de préserver l’unité républicaine, rappelant que la décentralisation doit rester équilibrée pour éviter une fragmentation des politiques publiques nationales. Pour lui, le défi consiste à concilier proximité territoriale et solidarité nationale. Une soirée riche en échanges Animé par deux étudiants, le débat a également donné la parole au public, qui a soulevé des questions variées : Comment garantir que l’autonomie alsacienne n’entraîne pas un repli identitaire ? Le Concordat doit-il rester en Alsace ? Comment repenser la décentralisation ? Les réponses des intervenants ont montré la complexité du sujet, entre aspirations locales et impératifs nationaux. En conclusion, Michel Seelig et Jean-Philippe Atzenhoffer, membres du jury, ont conclu que Benjamin Morel et Frédéric Bierry était d'accord sur beaucoup de points mais la question identitaire et d'autonomie de l'Alsace restent encore très ambigües. Un consensus s’est dégagé sur la nécessité de repenser la gouvernance territoriale à l’aune des défis contemporains. Une question ouverte Ce débat a confirmé que la question de l’Alsace dépasse les seuls enjeux régionaux : elle interroge notre modèle républicain, entre centralisation et diversité. Une réflexion qui, selon les organisateurs, devra se poursuivre pour trouver un juste équilibre entre proximité locale et cohésion nationale. https://youtu.be/_Ks8S48Zq2Q

Vendredi 13 décembre : Conférence à Strasbourg sur la République et ses territoires : décentralisation, autonomie et unité nationale

par L'antenne de Strasbourg le 9 décembre 2024 Strasbourg, conférence le 13 décembre
L'organisation des territoires reste l'un des enjeux centraux de la République française. À l’heure où les aspirations à une plus grande autonomie se font entendre dans plusieurs régions, la question de la décentralisation doit être réexaminée à l’aune de l’unité nationale. Comment concilier les spécificités locales avec les principes d’indivisibilité et de solidarité républicaine ? Pour répondre à ces questions, le Laboratoire de la République organise une conférence intitulée "République et territoires : décentralisation, autonomie et unité nationale", le vendredi 13 décembre à Strasbourg.
Parmi les intervenants, Benjamin Morel, secrétaire général du Laboratoire de la République, responsable de la commission République indivisible et maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon-Assas, apportera son expertise sur les fondements juridiques et institutionnels de la décentralisation. À ses côtés, Frédéric Bierry, président de la Communauté européenne d’Alsace, partagera sa vision pragmatique de l’autonomie des territoires et des spécificités locales, notamment en Alsace, région pionnière en matière d’expérimentations territoriales. Strasbourg, capitale européenne et carrefour des influences culturelles, est le lieu idéal pour débattre de la place des territoires dans la République. Cet événement, organisé par le Laboratoire de la République, en partenariat avec La Fabrique de l'Etat et l'Hémicycle étudiant, s’inscrit dans une réflexion globale sur l’avenir de notre organisation territoriale. Rejoignez-nous à Strasbourg le 13 décembre pour participer à ce débat essentiel, aux côtés de Benjamin Morel et Frédéric Bierry. Quand ? Vendredi 13 décembre à 18h30 Où ? Salle Léon XIII 17 Place Saint-Etienne, 67000, Strasbourg Pour vous inscrire, cliquez ici

Du 29 au 31 août 2024 : Université d’été du Laboratoire de la République à Autun

le 23 août 2024 Visuel de l'Université d'été du Laboratoire de la République
Du 29 au 31 août, l'Université d’été du Laboratoire de la République prend ses quartiers à Autun, au cœur de la Bourgogne. Dans un contexte de crise inédite en France et à l’international, ces 3 jours permettront d’échanger et d’être force de proposition sur les grands enjeux auxquels notre République est confrontée. Ouverte à tous, cette première édition est placée sous le signe de la Jeunesse et de l’égalité des territoires.
Présentation_Universitédété_Laboratoire_de_la_RépubliqueTélécharger PROGRAMME_Université_d_été_Laboratoire_de_la_RépubliqueTélécharger Les inscriptions sont fermées. Quand ? Du 29 au 31 août 2024 Où ? À Autun Gare Le Creusot – Montceau TGV (à 30 min en voiture ou navettes de bus)TGV pour Paris Gare de Lyon : 1h20TGV pour Lyon : 40 minutes IMPORTANT : Pour trouver votre horaire de TGV sur le site SNCF Connect, indiquez en gare de destination « Le Creusot-Montceau TGV » (non pas « Autun »)

La voix de la jeunesse : valeurs républicaines et valeurs olympiques, quels liens et quelle promotion pour les JO de 2024 ?

le 22 juillet 2024
À l’occasion des Jeux olympiques, le Laboratoire de la République interroge certains de ses membres les plus jeunes. Swann, Layal et Charlotte partagent avec nous leurs opinions, observations et comparaisons entre les valeurs olympiques et celles républicaines. Ils font part de leur intérêt pour les Jeux olympiques de Paris qui commenceront le 26 juillet.
Le Laboratoire de la République : Participerez-vous ou assisterez-vous aux JO de 2024 ? Quel est votre intérêt pour cet événement ? Swann : Honnêtement, je suis partagé. D'un côté, je pense que c’est une occasion unique de vivre un moment convivial dans notre capitale, et nous devrions nous réjouir de cette chance. Toutefois, les contraintes financières et organisationnelles limitent mon intérêt dans ces jeux. Il aurait été appréciable d'avoir plus d'options pour obtenir des places gratuites ou à prix réduits pour la population française. Charlotte : Il y a peut-être une spécificité française là-dedans, mais j'ai entendu très peu de gens s'enthousiasmer à l'idée d'accueillir les JO, un événement rare à Paris. Cela pourrait être révélateur des valeurs de fraternité et d'unité que le sport est censé promouvoir. À part la Coupe du monde de football, qui est le dernier grand événement sportif où l'on voyait des drapeaux français et où les gens chantaient la Marseillaise, il n'y a plus grand-chose qui fédère autant. Aujourd'hui, les gens sont surtout mécontents à l'idée des JO à cause des coûts pour les contribuables. Layal : En France, nous sommes beaucoup moins unis autour du sport que les pays anglo-saxons, comme les États-Unis. Par exemple, pendant la pandémie de COVID, une équipe de hockey a pu voyager pour participer à un championnat, et tout le pays trouvait cela positif. Si cela s'était passé en France, nous aurions plutôt réagi en nous plaignant que les sportifs puissent voyager alors que nous ne le pouvons pas. Ce n'est plus vraiment dans notre culture de nous rassembler autour du sport, contrairement à ces pays. Swann : Teddy Riner avait souligné que le sport est en France relégué au second plan par rapport à d'autres pays. Pour moi, cela relève aussi des choix internationaux du Comité International Olympique. Les derniers JO ont été tellement politisés, avec une volonté de projeter une belle image, que cela a entraîné des crises financières en Grèce et au Brésil. Cela a un peu détourné l'image du côté sportif et de l'unité que les JO sont censés représenter. Le Laboratoire de la République : Les valeurs olympiques et républicaines sont-elles liées ? En quoi se ressemblent-elles ? Swann : Les trois valeurs de l’Olympisme sont l’excellence, l’amitié et le respect. Lorsqu'on pratique un sport en club, on réalise rapidement que malgré nos différences sociétales et culturelles, nous sommes unis derrière un même objectif. Cet objectif inclut non seulement la recherche de la victoire, mais aussi l'épanouissement personnel, l'entraide, la résilience et la capacité à se relever après une défaite. Même en cas de défaite, on peut partager un moment avec l'adversaire, ce qui nous renforce mutuellement et nous permet d'apprendre les uns des autres. C'est une expérience unique que l'on retrouve dans la pratique sportive. Ce qui est vraiment impressionnant avec les JO, c'est qu'en regardant les tribunes, on voit des drapeaux de tous les pays. Ce n'est pas seulement une compétition entre plusieurs équipes, mais un mélange de tous les pays, avec des supporters qui viennent représenter leurs couleurs et partager un moment sans qu'il n’y ait réellement de vainqueur ou de perdant à la fin. C'est un véritable moment de partage où nous sommes tous au même niveau, tous égaux. Layal : L'égalité entre hommes et femmes parmi les athlètes est un aspect particulièrement mis en avant cette année. Cette parité exacte montre un engagement fort pour l'égalité des genres dans le sport, ce qui est un véritable progrès vers une représentation équitable dans les JO. De plus, le Comité d'Organisation (COJO) a pris des mesures significatives pour sensibiliser les JO au développement durable. Ils ont mis en place des initiatives visant à rendre les Jeux plus durables sur le plan environnemental et social. Cela inclut la réduction de l'empreinte carbone, la gestion responsable des ressources et la promotion de pratiques durables dans tous les aspects de l'événement, depuis la construction des infrastructures jusqu'à la gestion des déchets et l'utilisation des transports. En intégrant ces valeurs d'égalité et de durabilité, les JO de cette année jouent un rôle important non seulement dans la promotion du sport de haut niveau, mais aussi dans la promotion des valeurs républicaines telles que l'égalité, la solidarité et la responsabilité environnementale. Charlotte : Le sport a toujours été une occasion de refléter également un idéal politique que l'on souhaite promouvoir ou communiquer, de la part des autorités à travers les choix qui sont faits. Cela reflète une certaine tendance politique ou un climat politique, même dans les choix relatifs à la cérémonie d'ouverture, la sélection des chanteurs, et d'autres décisions qui expriment une volonté gouvernementale. Les JO sont aussi un moyen d'expression et de tribune pour certains athlètes, leur offrant visibilité et une plateforme pour faire reconnaître leur sport. En France notamment, il y a eu récemment des exemples d'athlètes français qui ont saisi l'occasion des JO pour s'exprimer sur des sujets importants. Les Jeux paralympiques qui suivent bénéficient indirectement de cette visibilité, car il n'y aurait probablement pas d'autre compétition internationale qui réunirait autant de sponsors et de moyens pour mettre en valeur les athlètes. Les JO ne sont pas seulement une compétition sportive, mais aussi une plateforme culturelle et politique qui peut avoir un impact significatif dans la société. Le Laboratoire de la République : Comment ces JO 2024 en France peuvent-elles promouvoir les valeurs républicaines ? Swann : C'est vrai que l'ambiance et le climat autour des JO jouent énormément sur l'image renvoyée par les pays participants en matière de respect sportif. Je me souviens qu'aux JO de Rio en 2016, l'athlète français Renaud Lavillenie avait été hué dans les tribunes. Charlotte : Cela renvoie immédiatement une mauvaise image du public brésilien. Les JO sont une plateforme mondiale qui peut entretenir certains stéréotypes, notamment sur les Français qui sont parfois vus comme de mauvais joueurs ou de mauvais perdants. Par exemple, il y a eu cet incident avec le tennisman belge qui a essuyé des crachats de la part d’une partie du public après avoir battu un joueur français à Roland-Garros. Les valeurs républicaines prônent le respect et la fraternité, et c'est justement l'occasion de montrer ces valeurs. Layal : Les JO peuvent promouvoir l’engagement citoyen pour aider dans la tâche difficile d’organisation. J'ai postulé pour être bénévole mais je n'ai pas été retenue. Je voulais vraiment m'engager. Je pense que quand on est impliqué dans un projet, c'est une expérience unique. Contribuer à l'organisation des JO est quelque chose que l'on ne fait pas tous les jours dans sa vie. Les Jeux Olympiques sont l'occasion de rassembler les citoyens du monde entier au-delà de leurs nationalités. Swann Riché est étudiant en Master 1 Droit privé général à Paris-Panthéon-Assas, ancien membre du comité directeur de l'association sportive d'Assas. Layal Pages est étudiante en Master 1 Droit international à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Charlotte Boutheroüe Desmarais est étudiante en Master 1 à l’ESCP.

Travaux “FORCES MORALES, QUELS FACTEURS DE MOBILISATION DE LA JEUNESSE POUR LA DÉFENSE DE LA NATION”

le 19 juillet 2024 Visuel de l'ouvrage de l'Ecole de Guerre et du Laboratoire de la République
Le comité de l’École de guerre, en partenariat avec le Laboratoire de la République, a choisi de se tourner vers ceux qui incarnent l'avenir de notre pays : la jeunesse de France, particulièrement celle née après la suspension du service national. Cette initiative vise à explorer les perceptions et les motivations des jeunes vis-à-vis de la défense nationale. Quels sont leurs sentiments envers la défense de la nation ? Sont-ils prêts à s'engager pour cette cause ? En ont-ils la volonté ? Ces questions complexes nécessitent une analyse approfondie, qui ne peut être menée uniquement par les militaires. Huit étudiants du Laboratoire de la République ont été mobilisés pour examiner les facteurs influençant la mobilisation des jeunes. Leurs travaux, déclinés en cinq thèmes principaux, offrent une perspective éclairée sur la manière dont la jeunesse de France appréhende les enjeux de défense.
Forces morales de la jeunesse_Ecoledeguerre_LaboratoiredelaRépubliqueTélécharger Les perceptions de la Jeunesse Les analyses des étudiants révèlent que la perception de la défense nationale par la jeunesse est variée et complexe. Nombre d'entre eux voient la défense nationale non seulement sous l'angle militaire, mais aussi comme un engagement civique et citoyen. Cependant, certains stéréotypes persistent, notamment l'idée que la défense est l'apanage des militaires et que les civils, surtout les jeunes, n'ont pas de rôle direct à y jouer. L'engagement et la volonté L'étude montre que la volonté d'engagement existe, mais qu'elle est souvent conditionnée par une meilleure compréhension des enjeux et des opportunités offertes par la défense nationale. La suspension du service national a créé une distance entre les jeunes et les institutions militaires, distance qu'il est crucial de réduire par des initiatives de sensibilisation et d'information. Les thèmes d'analyse Les travaux des étudiants se concentrent sur cinq chapitres : Savoir, comprendre, agir : triptyque élémentaire comme gage de préparation à la défense du pays Le rapport à la solidarité et à l’adversité en période de conflit Le danger, l’ennemi, la mort : perceptions civiles et témoignages militaires Étude quantitative du rapport des jeunes à l’engagement Nation, Mémoire et Jeunesse : entre idylle et désamour Propositions et perspectives Parmi les propositions formulées, on trouve des recommandations pour intégrer davantage la défense nationale dans les programmes scolaires, des initiatives pour valoriser les engagements civiques liés à la défense, et des campagnes de communication visant à déconstruire les stéréotypes sur le rôle des jeunes dans la défense du pays. Un lien renforcé entre armées et nation Cette collaboration entre l’École de guerre et le Laboratoire de la République démontre la valeur du lien Armées-Nation. Elle montre également que les questions de défense nationale ne sont pas l'apanage des militaires, mais concernent l'ensemble des citoyens. Ce travail n'aurait pas été possible sans l'implication des jeunes auteurs : Roméo Chauvel, Xavier Chaumonot, Edgar Cherrier, Antoine Couteaux, Pierre Craddock, Valentine Gelpi, Anna Paszek et Nicolas Poussin. Un remerciement particulier est adressé au comité Ardant du Picq de l’École de guerre et à Erévan Rebeyrotte, chargé de mission au sein du Laboratoire de la République, pour leur soutien et leur engagement dans ce projet. En somme, cette réflexion conjointe ouvre la voie à une meilleure intégration de la jeunesse dans les enjeux de défense nationale, rappelant que chaque citoyen, quel que soit son âge, a un rôle à jouer dans la protection et la sécurité de notre nation.

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