
L’événement a donné lieu à une réflexion approfondie sur l’état de nos sociétés contemporaines, et notamment sur la question centrale du livre : la pertinence de vivre collectivement dans un monde où l’individualisme semble dominer. Pierre-Henri Tavoillot a abordé la montée de l’isolement, des égoïsmes et des conflits sociaux, tout en soulignant les dangers de l’enfermement identitaire et de la violence croissante. Il a évoqué, avec une acuité particulière, les effets de la crise du Covid-19, qui a suspendu la vie sociale et permis de mettre en lumière les fractures qui traversent nos sociétés.
La crise sanitaire a en effet révélé une fragilité dans notre vie collective, jetant un doute sur sa valeur. Lors de cette période, les individus ont été amenés à s’interroger sur ce qui comptait vraiment pour eux, et un certain nombre de questions existentielle ont émergé. « Est-ce que la part des autres est encore indispensable ? » « Vaut-il encore la peine de vivre ensemble ? » Ces interrogations ont pris une dimension particulière en Europe, où l’esprit critique s’est amplifié, incitant chacun à repenser ses priorités, qu’il s’agisse de la consommation, des relations sociales, du travail ou de la politique.
Le débat a également abordé la question de la laïcité en France, un sujet brûlant dans le contexte actuel, où les tensions autour de la place de la religion dans l’espace public et les principes républicains sont de plus en plus vives. Les échanges ont permis de remettre en perspective les enjeux de la laïcité, notamment en ce qui concerne son évolution dans une société de plus en plus pluraliste et marquée par des revendications identitaires.