Rubrique : Événements

UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 2025 : DÉBAT ENTRE F. BAROIN ET J-M. BLANQUER

le 31 juillet 2025
Le jeudi 28 août à Autun, François Baroin et Jean-Michel Blanquer croiseront leurs regards sur les tensions croissantes entre centralisation et aspirations locales. Un débat essentiel pour penser une voie française capable de concilier unité nationale et reconnaissance des diversités territoriales.
Alors que les fractures territoriales se creusent, la question de l’unité républicaine à l’échelle du territoire devient centrale. Le Laboratoire de la République propose un débat de haut niveau entre François Baroin, ancien ministre, ancien président de l'Association des Maires de France et maire de Troyes, et Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale et président du Laboratoire de la République. Face à la montée des inégalités entre métropoles et zones rurales, aux sentiments d’abandon et aux revendications d’autonomie locale, quelle voie spécifiquement française pour articuler unité nationale et diversité des territoires ? Comment garantir l’égalité républicaine sans nier les réalités locales ? Quelle place pour les collectivités, l’État déconcentré, et les politiques d’aménagement du territoire dans un modèle qui se veut unique ? Cliquez pour vous inscrire

Défendre la liberté d’expression autour de Boualem Sansal – Université d’été 2025

le 3 juillet 2025
Dans un contexte où la liberté d'expression est de plus en plus menacée, le Laboratoire de la République vous convie à un moment fort de son Université d’été : « Défendre la liberté d’expression autour de Boualem Sansal », le jeudi 28 août 2025, à Autun
Le jeudi 28 août, dans le cadre de son Université d’été, le Laboratoire de la République organise une soirée exceptionnelle : « Défendre la liberté d’expression autour de Boualem Sansal ». Ce moment fort se veut à la fois un temps de réflexion, de témoignage et de solidarité autour d’un écrivain dont la voix, l'engagement et l'œuvre rappellent combien la liberté de dire et d’écrire demeure précieuse. Autour de Boualem Sansal, de nombreuses personnalités issues du monde intellectuel, politique, universitaire et médiatique viendront échanger et affirmer leur attachement à ce principe fondamental de notre vie démocratique. Parmi elles : Arnaud Benedetti, Noëlle Lenoir, Jean-Michel Blanquer, Gilbert Abergel, Kamel Bencheikh, Marika Bret, Brice Couturier, Xavier Driencourt, Galina Elbaz, Raphaël Enthoven, Stéphane Freiss, Stéphane Rozès et Shannon Seban, rejoints par d’autres intervenants à venir. S'inscrire

Compte-rendu de la conférence « Santé et désinformation »

le 3 juillet 2025 Desinaformation_Sante_Sonnac_Smadja
Dans le cadre de ses travaux sur la restauration de la confiance en la santé publique, le Laboratoire de la République a organisé le 2 juillet une conférence réunissant deux experts engagés sur ces sujets : Nathalie Sonnac, professeure en sciences de l'information et de la communication à l’université Paris-Panthéon-Assas et présidente du comité d’orientation d’éducation aux médias et à l’information, et David Smadja, professeur d’hématologie à l’Université Paris-Cité et à l’Hôpital européen Georges Pompidou, spécialiste des mécanismes vasculaires liés au Covid-19. Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des travaux du Laboratoire, notamment de la note publiée fin décembre 2024 sur l’encadrement des dérives de la désinformation en santé, ainsi que de l’éditorial commun paru en mars dernier dans Stem Cell Reviews and Reports. Elle marque une nouvelle étape dans la réflexion collective en amont de l’Université d’été d’Autun.
La pandémie comme révélateur de la fragilité du lien entre science et société David Smadja a ouvert la discussion en dressant un diagnostic des causes de la crise de confiance envers la science révélée par la pandémie de Covid-19. Il a insisté sur l’absence de culture scientifique du grand public, en particulier dans le domaine de la santé, et sur l’ampleur inédite des fausses informations qui ont circulé, nourries par des peurs légitimes mais instrumentalisées. Les médias, souvent débordés, ont peiné à apporter une réponse efficace, en partie à cause d’un manque de formation scientifique de certains journalistes et de l'absence d'une rhétorique construite face à la désinformation. Le rôle central des plateformes et des mécanismes de désinformation Nathalie Sonnac a ensuite analysé le rôle des réseaux sociaux et des médias dans la propagation de la désinformation. Elle a décrit un système où les algorithmes favorisent la viralité de contenus sensationnalistes, souvent faux, au détriment d’une information vérifiée qui circule plus lentement. La logique des bulles de filtres et la polarisation des opinions qu’elle engendre contribuent à l’effondrement d’un espace public fondé sur des repères partagés. Elle a illustré ce phénomène par des exemples concrets d’implosion de fake news typiques, montrant comment certaines fausses informations peuvent rapidement s’imposer dans le débat public. La nécessaire présence des scientifiques dans l’espace public Face à un espace médiatique saturé de contre-vérités, les scientifiques sont de plus en plus tentés de se retirer des réseaux sociaux. Pour Nathalie Sonnac, cette stratégie est une erreur : se retirer reviendrait à abandonner le terrain aux discours non fondés. Elle a plaidé pour une régulation plus efficace des plateformes, en particulier via les règlements européens DSA (Digital Services Act) et DMA (Digital Markets Act), qui imposent des obligations de transparence et de modération aux grandes plateformes. David Smadja a quant à lui insisté sur l’importance de renforcer la présence d’experts scientifiques dans tous les espaces d’expression, qu’il s’agisse des médias traditionnels, des réseaux sociaux ou des instances de régulation comme l’Arcom. Il a également défendu une participation plus active des scientifiques aux décisions publiques, que ce soit auprès des ministères, du Parlement ou dans les instances locales. Éduquer toute la société à l’esprit critique et à la santé Les deux intervenants ont insisté sur l’urgence de repenser l’éducation aux médias et à l’information, non seulement pour les jeunes, mais aussi pour les adultes, souvent plus exposés et plus vulnérables aux fausses informations. Nathalie Sonnac a plaidé pour une éducation à la citoyenneté numérique qui ne se limite pas à l’école, mais qui engage aussi les parents, les enseignants, les associations et les institutions. Elle a évoqué la création d’un Conseil national de l’éducation aux médias, afin de coordonner une action ambitieuse et transversale à l’échelle nationale. Sur le terrain scolaire, David Smadja a souligné la nécessité de repenser l’enseignement des sciences, en insistant davantage sur l’éthique scientifique, l’éducation à la santé, mais aussi les enjeux écologiques et environnementaux. Il a rappelé que l’esprit critique ne s’improvise pas : il se construit, dès le plus jeune âge, à partir d’un rapport rationnel aux faits et d’un apprentissage des méthodes scientifiques. En conclusion, cette conférence a permis de remettre au cœur du débat public un enjeu majeur pour la démocratie contemporaine : la confiance dans la santé publique. En croisant les regards d’un spécialiste du système de santé et d’une experte en communication et médias, elle a mis en lumière l’ampleur des défis à relever pour réconcilier la société avec la science. Un combat qui exige des moyens, de la pédagogie et une mobilisation collective à toutes les échelles. Lire la note : Santé et médias : comment lutter contre la désinformation ? – Laboratoire de la République https://youtu.be/EMsG5HmSSdw

Conversation éclairée : pourquoi la guerre mondiale n’est pas pour demain pour Frédéric Encel

le 17 juin 2025 Conversations éclairées de Frédéric Encel
Dans un contexte international marqué par la montée des tensions, la peur d’un embrasement généralisé semble s’être installée dans l’imaginaire collectif. Guerre en Ukraine, conflits au Proche-Orient, rivalités entre grandes puissances, course aux armements : autant de foyers d’inquiétude qui alimentent l’idée d’un monde au bord du gouffre. C’est précisément contre cette lecture pessimiste que s’est élevé Frédéric Encel, invité du Laboratoire de la République pour une Conversation éclairée animée par Brice Couturier, ce lundi soir. À l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, "La Guerre mondiale n’aura pas lieu" (éditions Odile Jacob), le géopolitologue a proposé un regard nuancé, fondé sur l’analyse des faits et des équilibres internationaux.
Le lundi 16 juin s’est tenue une nouvelle Conversation éclairée autour du dix-huitième ouvrage du géopolitologue Frédéric Encel, « La Guerre mondiale n’aura pas lieu », publié aux éditions Odile Jacob.  La discussion, animée par Brice Couturier, intervient quelques jours après l’offensive lancée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre l’Iran. Ces récents événements permettent d’étayer les propos de Frédéric Encel qui expose clairement pourquoi l’éventualité d’une guerre à l’échelle mondiale n’a pas de sens. Frédéric Encel introduit la conversation en insistant sur la définition du mot « guerre » et le contre-sens fait sur la notion d’alliance. Une alliance entre deux pays implique l’intervention militaire en cas d’attaque sur le territoire de l’un des deux contractants. Or, ni l’Iran, ni Israël, n’ont contracté d’alliance militaire, une des conditions nécessaires au déclenchement d’une guerre mondiale.  L’échange se poursuit sur les alternatives possibles à l’offensive armée. Le gouvernement israélien pouvait-il réagir différemment et miser sur des négociations ? Face à la menace que représente l’obtention de l’arme nucléaire par l’Iran, le géopolitologue estime que l’objectif militaire du gouvernement israélien de casser « l’épée de Damoclès » qui pèse sur son territoire est légitime. La question de l’avenir du Moyen-Orient se pose. Est-ce que B. Netanyahu redessine le paysage de la région ? L’auteur constate un renversement des rapports de force à la suite des attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas. Néanmoins, il ne faut pas confondre cela avec un changement de paradigme. Les grands fondamentaux demeurent : instrumentalisation du religieux au profit du politique, faiblesse de la représentation conceptuelle de la nation et la géographie n’est pas abolie (les ressources naturelles commercialisables restent les mêmes). Pour conclure, Frédéric Encel s’interroge sur la possibilité d’un embrasement de la situation au Cachemire, en Europe orientale et à Taïwan, zones qui apparaissent objectivement extrêmement tendues. Devant ce risque, « l’avenir est entre les mains des Occidentaux » achève-t-il.  Retrouvez sur Youtube l’intégralité de la conversation : (insérer lien) https://youtu.be/JeRO33xArTw

02/07 : Comment contrer la désinformation médicale et restaurer la confiance en la santé publique ?

le 6 juin 2025 Table-ronde-Smadja-Sonnac
Mercredi 2 juillet, le Laboratoire de la République organise une table ronde avec Nathalie Sonnac et David Smadja qui présenteront leur note sur "comment contrer la désinformation médicale et restaurer la confiance en la santé publique ?".
Depuis la crise sanitaire de 2020-2021, la confiance des Français envers les institutions, les médias et le monde médical a été sérieusement mise à mal. Ce scepticisme croissant envers les politiques sanitaires et les professionnels de santé affecte directement la gestion des enjeux de santé publique. Pourtant, la santé demeure la première préoccupation des citoyens. Dans ce contexte, l’objectif de cette table ronde est double : analyser les causes de la défiance actuelle, proposer des pistes pour y remédier et présenter une note co-rédigée par Nathalie Sonnac et David Smadja, deux membres du Laboratoire de la République, apportant des recommandations précises pour encadrer les dérives informationnelles. Lire la note : Santé et médias : comment lutter contre la désinformation ? – Laboratoire de la République Nathalie Sonnac, professeure en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Panthéon-Assas et responsable de la Commission Espace Public du Laboratoire, apportera son éclairage sur le rôle des médias et des institutions dans la lutte contre la désinformation. David Smadja, professeur d’hématologie à l’Université Paris-Cité et à l’hôpital Georges Pompidou, responsable de la Commission Santé, partagera son expertise sur les impacts de la désinformation dans le domaine médical et les solutions envisageables pour rétablir la confiance. Quand ? Mercredi 2 juillet, 19h30 Où ? Maison de l’Amérique latine 217 bd St Germain, 75007, Paris Cliquez ici pour vous inscrire

Compte-rendu de la conférence « Soudan : une tragédie oubliée »

le 3 juin 2025 Soudan-2juin
Alors que les projecteurs médiatiques se détournent, le Soudan sombre dans une guerre civile aux conséquences dévastatrices. Le 15 avril 2023 a marqué le début d’un conflit opposant deux factions militaires, précipitant le pays dans une crise humanitaire majeure, peu relayée dans l’espace public français. Face à ce silence, le Laboratoire de la République a organisé une conférence intitulée « Soudan, une tragédie oubliée » afin de redonner de la visibilité à ce drame. Cette rencontre visait à analyser les causes du conflit, ses répercussions régionales et internationales, ainsi que les perspectives d'une amélioration des aides humanitaires.
Lire l'article de Marianne : "Il s’agit aujourd’hui de la plus grande crise humanitaire au monde" : pourquoi personne ne parle du Soudan ? Modérée par Jean-Michel Blanquer, cette conférence visait à donner de la profondeur et de la visibilité à un conflit largement absent de l’agenda médiatique, alors même qu’il déchire un pays clé du continent africain : le Soudan. Trois intervenants sont venus croiser leurs regards : Clément Deshayes, anthropologue et chercheur à l’IRD (Laboratoire Prodig), a évoqué la complexité historique et territoriale du pays. Il a insisté sur les dynamiques de fragmentation sociale et les héritages coloniaux, qui nourrissent les conflits actuels. Caroline Bouvard, directrice pays de Solidarités International, a livré un témoignage poignant sur la catastrophe humanitaire en cours, avec des millions de déplacés, des populations en proie à la famine, et l’effondrement des services de base. François Sennesael, doctorant à Oxford, a exploré les dimensions politiques et géopolitiques du conflit, en soulignant notamment la compétition entre puissances régionales et les enjeux liés. Plutôt qu’une simple addition d’expertises, la conférence a permis de faire émerger les différentes strates du drame soudanais : historique, politique, humanitaire, symbolique. Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre civile dévastatrice entre l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dogolo (surnommé « Hemetti »). Le conflit trouve racine dans les dysfonctionnements structurels de l’État soudanais depuis l’indépendance en 1956, marquée par une alternance de régimes militaires, de guerres civiles, et d’exclusions ethniques ou régionales. La chute d’Omar el-Béchir en 2019, après 30 ans de dictature, a donné lieu à un espoir démocratique, vite trahi par un nouveau coup d’État militaire en octobre 2021, où al-Burhan et Hemetti ont pris le pouvoir. Rapidement, leurs alliances se transforment en rivalité politique, économique et militaire. En avril 2023, les tensions éclatent lorsque les FSR refusent leur intégration dans l’armée nationale. Des combats violents s’engagent à Khartoum et au Darfour, avec des affrontements à l’arme lourde, des bombardements, et des massacres. En 18 mois, le conflit a provoqué : Des dizaines de milliers de morts ; Le déplacement de plus de 10 millions de personnes ; Un risque de famine généralisée, déjà présent au Darfour (camp de Zamzam) ; L’effondrement des infrastructures de base (eau, nourriture, soins), affectant plus de 25 millions de Soudanais, soit plus de la moitié de la population. Le Soudan est devenu le théâtre d’une guerre par procuration entre puissances étrangères (Émirats arabes unis, Arabie Saoudite, Russie, Israël…). Pendant que les généraux cherchent à s’imposer, le peuple soudanais est pris en otage, victime de luttes de pouvoir cyniques, et du désintérêt croissant de la communauté internationale. https://youtu.be/mEgyGqWZcyI

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