Le Soudan s’enfonce dans la guerre et l’oubli. Tandis que les combats ravagent Khartoum et déplacent des millions de personnes, la scène internationale détourne le regard, saturée par d’autres urgences.
Ce pays au cœur du continent africain est aussi un carrefour où se nouent des dynamiques historiques, politiques et géopolitiques d’une rare complexité. La conférence « Soudan : une tragédie oubliée », modérée par Jean-Michel Blanquer, ambitionne de restituer la profondeur de cette crise. À travers les voix croisées de Clément Deshayes (anthropologue, chargé de recherche IRD, Laboratoire Prodig), Caroline Bouvard (directrice pays pour le Soudan de l’association Solidarités International) et François Sennesael (doctorant en sciences politiques à l’Université d’Oxford), il s’agira moins d’additionner les expertises que de faire émerger, dans un dialogue rigoureux, les strates multiples d’un drame contemporain. Car comprendre le Soudan aujourd’hui, c’est aussi interroger notre rapport collectif à la solidarité et au silence.
Quand ? Lundi 2 juin à 19h00
Où ? Maison de l'Amérique Latine
Gratuit, inscription obligatoire
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Table-ronde inédite - parce que le sujet est au coeur des préoccupations de nombre de responsables d'entreprises, quels leviers d'actions mettre en place pour répondre au défi de la neutralité ?
Le Laboratoire de la République a le plaisir de vous convier à une table ronde « La neutralité en entreprise ».
Quand ? Mercredi 21 mai 2025 à 18h00
Où ? Conseil régional Hauts-de-France
151, avenue du Président Hoover, 59000 Lille
Inscription obligatoire
Attention : Nombre de places limité. Pièce d'identité obligatoire
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Sous le signe de l’échange avec le format table ronde et de l’engagement citoyen, l’évènement de l’antenne lyonnaise du Laboratoire de la République a exploré une notion souvent délaissée ou mal comprise du triptyque républicain : la fraternité. Jean-Michel Blanquer, Président du Laboratoire, a ouvert les débats en interrogeant la place réelle de la fraternité dans une société française de plus en plus fragmentée.
Trois regards sur la fraternité : économique, générationnelle, éducation :
Notre table ronde composé de 3 intervenants riches de leurs diversité a permis de saisir les contours de la fraternité et de comment celle-ci peut se vivre concrètement dans notre société.
Cathy Simon (Centaure, sécurité routière – élue locale) a illustré la fraternité en entreprise par des initiatives concrètes : entraide entre collaborateurs, soutien aux publics fragiles et partenariats territoriaux. Pour elle, la fraternité économique passe par l’inclusion active : emploi des personnes handicapées, l’insertion des jeunes, la reconversion des seniors.
Philippe Albanel (Chez Daddy) par son intervention a mis en lumière la dimension intergénérationnelle de la fraternité. Ses cafés, conçus comme des « secondes familles », créent des espaces d’accueil et de lien social. Il appelle à un modèle hybride pour promouvoir la fraternité : un soutien public mais toujours fondé sur l’engagement citoyen local.
Olivier Dugrip (ancien recteur) a défendu une fraternité passant par l’éducation pour la rendre aussi concrète que les autres piliers républicains. De son enseignement théorique à sa promotion en dehors des temps de classe, l’école doit jouer un rôle majeur chez les jeunes à ce sujet.
Des grands défis pour la fraternité :
La fraternité dans le numérique : Le numérique peut-il rapprocher plutôt que diviser ? Les intervenants ont débattu de la fracture générationnelle et de la nécessité de former à la citoyenneté numérique dès l’école.
La fraternité dans les territoires : Comment tisser du lien dans une France marquée par des déséquilibres géographiques ? Les zones rurales ont leurs propres défis et la solution passe par des initiatives locales ancrées.
Tous ont souligné que la fraternité n’est pas qu’une vertu morale : elle doit être une obligation structurelle dans la République comme le sont la liberté et l’égalité.
Le Laboratoire de la République et plus particulièrement son antenne lyonnaise a rappelé son ambition : travailler précisément sur la fraternité dans toutes ses acceptions pour permettre d’en faire une réalité tangible à l’école, en entreprise et au cœur des politiques publiques en général. Les prochains travaux de l’antenne lyonnaise iront dans ce sens : faire vivre cet idéal républicain qu’est la fraternité.
Renée Fregosi est docteur en philosophie et en science politique. Consultante en relations internationales, elle a été directrice de recherche à l’Université Paris-Sorbonne-Nouvelle et membre du Conseil Scientifique du Laboratoire de la République.
“Qu’appelle-t-on aujourd’hui le Sud global ?
Ce terme désormais courant semble pourtant dénué de définition précise, voire mystérieux. De l’Amérique du Sud au Proche-Orient, quels sont les traits fédérateurs d’un ensemble si disparate ? Comment peut-on décrire l’unité et les positionnements du Sud global dans la géopolitique internationale ? Quel rôle y joue l’axe Moscou-Ankara-Téhéran ?
Nouvel acteur de la scène diplomatique et politique, le Sud global se manifeste également par sa présence militante au sein du monde occidental, et s’affirme de plus en plus comme une figure idéologique impulsant une dynamique critique, héritière du tiers-mondisme et du mouvement des non-alignés.
La politologue Renée Fregosi propose une description historique et conceptuelle du Sud global, de ses intérêts communs et des antagonismes qui le travaillent. En articulant le Sud global à l’actualité, elle examine notamment les réactions au massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 afin d’évaluer le poids déterminant de la cause palestinienne et de l’islam politique dans cette galaxie, ainsi que celui des discours d’opposition à la « domination » occidentale.
Quatre-vingts ans tout juste après la conférence de Bandung, les espoirs placés dans l’anticolonialisme et le non-alignement auraient-ils été sacrifiés, comme on les en accuse parfois, sur l’autel de l’antisémitisme et d’un anti-occidentalisme systématique ?”
Quand ? Lundi 12 mai à 19h30
Où ? Maison de l’Amérique latine
217 bd St Germain, 75007, Paris
Cliquer ici pour s'inscrire
L'antenne lyonnaise du Laboratoire de la République vous convie un évènement autour du thème de la Fraternité sur le campus d'HEIP Lyon.
Jean-Michel Blanquer, Président du Laboratoire de la République introduira la conférence.
Notre table ronde réunira des invités issus notamment de la société civile pour évoquer les différentes clefs de lecture de la Fraternité et proposer des solutions aux grands défis qui y sont associés.
Monsieur Philippe Albanel, fondateur de « Chez Daddy », café intergénérationnel
Monsieur Olivier Dugrip, ancien recteur de la région académique Auvergne Rhône-Alpes, académie de Lyon
Madame Cathy Simon, Vice-Présidente du Conseil départemental de l’Isère et Directrice du réseau Centaure
Où ? HEIP, 25 rue de l'université, 69007 Lyon
Quand ? 7 mai 2025 à 18h00
Inscription obligatoire
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Le jeudi 24 avril 2025, dans le cadre des Conversations éclairées organisées par le Laboratoire de la République, Brice Couturier a reçu Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Panthéon-Assas. L’échange portait sur son dernier ouvrage, Le nouveau régime ou l’impossible parlementarisme, dans lequel il analyse les évolutions récentes de la vie politique française. À partir du constat des fractures traversant le pays, des déséquilibres politiques accentués depuis 2022 (montée des populismes, tripolarisation...), Benjamin Morel s’interroge sur l’effectivité des institutions actuelles. Plusieurs pistes ont été évoquées : la parlementarisation du régime, l’établissement d’un mode de scrutin proportionnel…
Benjamin Morel propose dans son livre une analyse approfondie de la situation politique française actuelle, marquée par des bouleversements institutionnels et une recomposition profonde du paysage partisan.
Au cœur de l’échange : la crise de fonctionnement des institutions de la Ve République, illustrée récemment par la dissolution engagée par Emmanuel Macron. Cette décision, selon Benjamin Morel, révèle moins une crise institutionnelle qu’une dégradation de la vie politique. L’absence de majorité claire menace la stabilité gouvernementale et favorise une montée des mouvements populistes.
L’auteur interroge la pertinence du présidentialisme tel qu’il fonctionne aujourd’hui. Il rappelle que sous la Troisième République, le président disposait paradoxalement de pouvoirs plus étendus qu’actuellement, et que la notion de "domaine réservé" n’a jamais eu d’existence juridique précise. Ce constat le conduit à formuler une question centrale : le présidentialisme est-il encore viable dans un contexte de tripolarisation du champ politique, aggravée par des conflits intrapartisans croissants ?
Selon Benjamin Morel, le maintien du rôle prépondérant du Président suppose impérativement l’existence d’une majorité parlementaire stable. À défaut, c’est l’impasse. Mais cette impasse, insiste-t-il, ne justifie pas nécessairement un changement de régime : elle appelle plutôt à une réforme du fonctionnement des institutions. Il s’agit moins de refonder que de réajuster pour éviter de retomber dans l’instabilité chronique connue sous la Quatrième République.
La discussion a également porté sur les modalités de représentation électorale. Aux yeux de Benjamin Morel, le mode de scrutin majoritaire à deux tours semble désormais inapte à produire une majorité efficace, compte tenu d’une tripartition stable de l’électorat — chacun des trois blocs politiques représentant environ un tiers des voix, avec une faible porosité entre eux. Ces réflexions sur le mode de scrutin ont fait l'objet de points de vue divergents, justifiant la nécessité d'un tel débat. Cette configuration, loin d’être spécifiquement française, est observable en Allemagne et tend à s’étendre à l’échelle de l’Europe occidentale.
Benjamin Morel a écarté plusieurs pistes de réforme (scrutin à un tour, relèvement du seuil de qualification, élargissement des circonscriptions) au profit d’une réflexion plus large sur le recours à un scrutin proportionnel. Il rappelle que celui-ci existe sous de nombreuses formes – entre 50 et 80 variantes – et pourrait permettre une représentation plus fidèle du paysage politique. Toutefois, il souligne que le mode de scrutin, en tant qu’outil, ne peut à lui seul résoudre la question de la polarisation et de la stabilité politique.
Enfin, l’auteur insiste sur le caractère systémique de la crise actuelle. Elle ne touche pas uniquement la France, mais l’ensemble du monde occidental. Il s’agit d’une crise de l’action politique, doublée d’une crise de l’espace public démocratique. Les institutions, dans cette dynamique, jouent un rôle aggravant mais ne sont pas la cause unique du malaise. Pour Benjamin Morel, l’urgence est claire : des décisions rapides et lucides doivent être prises pour éviter l’affaiblissement durable de notre capacité à gouverner.
Retrouvez sur Youtube l’intégralité de la conversation menée par Brice Couturier et Chloé Morin :
https://www.youtube.com/watch?v=GsgPeONwakk
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