Dans un contexte international marqué par la montée des tensions, la peur d’un embrasement généralisé semble s’être installée dans l’imaginaire collectif. Guerre en Ukraine, conflits au Proche-Orient, rivalités entre grandes puissances, course aux armements : autant de foyers d’inquiétude qui alimentent l’idée d’un monde au bord du gouffre.
C’est précisément contre cette lecture pessimiste que s’est élevé Frédéric Encel, invité du Laboratoire de la République pour une Conversation éclairée animée par Brice Couturier, ce lundi soir. À l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, "La Guerre mondiale n’aura pas lieu" (éditions Odile Jacob), le géopolitologue a proposé un regard nuancé, fondé sur l’analyse des faits et des équilibres internationaux.
Le lundi 16 juin s’est tenue une nouvelle Conversation éclairée autour du dix-huitième ouvrage du géopolitologue Frédéric Encel, « La Guerre mondiale n’aura pas lieu », publié aux éditions Odile Jacob.
La discussion, animée par Brice Couturier, intervient quelques jours après l’offensive lancée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre l’Iran. Ces récents événements permettent d’étayer les propos de Frédéric Encel qui expose clairement pourquoi l’éventualité d’une guerre à l’échelle mondiale n’a pas de sens.
Frédéric Encel introduit la conversation en insistant sur la définition du mot « guerre » et le contre-sens fait sur la notion d’alliance. Une alliance entre deux pays implique l’intervention militaire en cas d’attaque sur le territoire de l’un des deux contractants. Or, ni l’Iran, ni Israël, n’ont contracté d’alliance militaire, une des conditions nécessaires au déclenchement d’une guerre mondiale.
L’échange se poursuit sur les alternatives possibles à l’offensive armée. Le gouvernement israélien pouvait-il réagir différemment et miser sur des négociations ? Face à la menace que représente l’obtention de l’arme nucléaire par l’Iran, le géopolitologue estime que l’objectif militaire du gouvernement israélien de casser « l’épée de Damoclès » qui pèse sur son territoire est légitime.
La question de l’avenir du Moyen-Orient se pose. Est-ce que B. Netanyahu redessine le paysage de la région ? L’auteur constate un renversement des rapports de force à la suite des attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas. Néanmoins, il ne faut pas confondre cela avec un changement de paradigme. Les grands fondamentaux demeurent : instrumentalisation du religieux au profit du politique, faiblesse de la représentation conceptuelle de la nation et la géographie n’est pas abolie (les ressources naturelles commercialisables restent les mêmes).
Pour conclure, Frédéric Encel s’interroge sur la possibilité d’un embrasement de la situation au Cachemire, en Europe orientale et à Taïwan, zones qui apparaissent objectivement extrêmement tendues. Devant ce risque, « l’avenir est entre les mains des Occidentaux » achève-t-il.
Retrouvez sur Youtube l’intégralité de la conversation : (insérer lien)
https://youtu.be/JeRO33xArTw