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Conversation éclairée : pourquoi la guerre mondiale n’est pas pour demain pour Frédéric Encel

le 17 juin 2025 Conversations éclairées de Frédéric Encel
Dans un contexte international marqué par la montée des tensions, la peur d’un embrasement généralisé semble s’être installée dans l’imaginaire collectif. Guerre en Ukraine, conflits au Proche-Orient, rivalités entre grandes puissances, course aux armements : autant de foyers d’inquiétude qui alimentent l’idée d’un monde au bord du gouffre. C’est précisément contre cette lecture pessimiste que s’est élevé Frédéric Encel, invité du Laboratoire de la République pour une Conversation éclairée animée par Brice Couturier, ce lundi soir. À l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, "La Guerre mondiale n’aura pas lieu" (éditions Odile Jacob), le géopolitologue a proposé un regard nuancé, fondé sur l’analyse des faits et des équilibres internationaux.
Le lundi 16 juin s’est tenue une nouvelle Conversation éclairée autour du dix-huitième ouvrage du géopolitologue Frédéric Encel, « La Guerre mondiale n’aura pas lieu », publié aux éditions Odile Jacob.  La discussion, animée par Brice Couturier, intervient quelques jours après l’offensive lancée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre l’Iran. Ces récents événements permettent d’étayer les propos de Frédéric Encel qui expose clairement pourquoi l’éventualité d’une guerre à l’échelle mondiale n’a pas de sens. Frédéric Encel introduit la conversation en insistant sur la définition du mot « guerre » et le contre-sens fait sur la notion d’alliance. Une alliance entre deux pays implique l’intervention militaire en cas d’attaque sur le territoire de l’un des deux contractants. Or, ni l’Iran, ni Israël, n’ont contracté d’alliance militaire, une des conditions nécessaires au déclenchement d’une guerre mondiale.  L’échange se poursuit sur les alternatives possibles à l’offensive armée. Le gouvernement israélien pouvait-il réagir différemment et miser sur des négociations ? Face à la menace que représente l’obtention de l’arme nucléaire par l’Iran, le géopolitologue estime que l’objectif militaire du gouvernement israélien de casser « l’épée de Damoclès » qui pèse sur son territoire est légitime. La question de l’avenir du Moyen-Orient se pose. Est-ce que B. Netanyahu redessine le paysage de la région ? L’auteur constate un renversement des rapports de force à la suite des attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas. Néanmoins, il ne faut pas confondre cela avec un changement de paradigme. Les grands fondamentaux demeurent : instrumentalisation du religieux au profit du politique, faiblesse de la représentation conceptuelle de la nation et la géographie n’est pas abolie (les ressources naturelles commercialisables restent les mêmes). Pour conclure, Frédéric Encel s’interroge sur la possibilité d’un embrasement de la situation au Cachemire, en Europe orientale et à Taïwan, zones qui apparaissent objectivement extrêmement tendues. Devant ce risque, « l’avenir est entre les mains des Occidentaux » achève-t-il.  Retrouvez sur Youtube l’intégralité de la conversation : (insérer lien) https://youtu.be/JeRO33xArTw

16/06 : Conversations éclairées x Frédéric Encel

par Frédéric Encel le 23 mai 2025 Frédédric-Encel-6_juin
Lundi 16 juin à 19h00, à la Maison de l'Amérique latine, Brice Couturier et Chloé Morin recevront Frédéric Encel pour son dernier ouvrage "La Guerre mondiale n'aura pas lieu" aux éditions Odile Jacob.
"La Guerre mondiale n'aura pas lieu" (éditions Odile Jacob) Selon certains, nous serions à l’aube d’une guerre mondiale, voire déjà en plein conflit planétaire ! Massacres de masse à l’est de l’Afrique, rivalité économique et technologique exacerbée entre la Chine et les États-Unis, guerres en Ukraine et au Proche-Orient, augmentation des budgets militaires, tensions autour de Taïwan et du nucléaire iranien, cyberattaques contre des infrastructures et les relais d’information… le climat géopolitique est en effet délétère et inquiétant. Pour autant, la posture apocalyptique n’a pas de sens. Avec cet essai clair et incisif, Frédéric Encel, géopolitologue reconnu et chevronné, prend le contre-pied des prophètes de malheur, pointe sept réalités objectives qui invalident la « certitude » du pire et fait un sort aux théories de type « choc des civilisations » et autre « piège de Thucydide ».  Fort d’une cartographie abondante et d’une structure pédagogique, ce nouveau livre est à la fois un formidable panorama de nos réalités géopolitiques et un précieux outil de compréhension des temps troublés qui sont les nôtres.  Quand ? Lundi 16 juin à 19h00 Où ? Maison de l’Amérique latine 217 bd St Germain, 75007, Paris Cliquez ici pour s'inscrire

12/05 : Conversations éclairées x Renée FREGOSI

par Brice Couturier , Chloé Morin , Renée Fregosi le 9 mai 2025
Renée Fregosi est docteur en philosophie et en science politique. Consultante en relations internationales, elle a été directrice de recherche à l’Université Paris-Sorbonne-Nouvelle et membre du Conseil Scientifique du Laboratoire de la République.
“Qu’appelle-t-on aujourd’hui le Sud global ? Ce terme désormais courant semble pourtant dénué de définition précise, voire mystérieux. De l’Amérique du Sud au Proche-Orient, quels sont les traits fédérateurs d’un ensemble si disparate ? Comment peut-on décrire l’unité et les positionnements du Sud global dans la géopolitique internationale ? Quel rôle y joue l’axe Moscou-Ankara-Téhéran ? Nouvel acteur de la scène diplomatique et politique, le Sud global se manifeste également par sa présence militante au sein du monde occidental, et s’affirme de plus en plus comme une figure idéologique impulsant une dynamique critique, héritière du tiers-mondisme et du mouvement des non-alignés. La politologue Renée Fregosi propose une description historique et conceptuelle du Sud global, de ses intérêts communs et des antagonismes qui le travaillent. En articulant le Sud global à l’actualité, elle examine notamment les réactions au massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 afin d’évaluer le poids déterminant de la cause palestinienne et de l’islam politique dans cette galaxie, ainsi que celui des discours d’opposition à la « domination » occidentale. Quatre-vingts ans tout juste après la conférence de Bandung, les espoirs placés dans l’anticolonialisme et le non-alignement auraient-ils été sacrifiés, comme on les en accuse parfois, sur l’autel de l’antisémitisme et d’un anti-occidentalisme systématique ?” Quand ? Lundi 12 mai à 19h30 Où ? Maison de l’Amérique latine 217 bd St Germain, 75007, Paris Cliquer ici pour s'inscrire

Compte-rendu : Conversation éclairée x Benjamin Morel

par Benjamin Morel , Brice Couturier le 29 avril 2025
Le jeudi 24 avril 2025, dans le cadre des Conversations éclairées organisées par le Laboratoire de la République, Brice Couturier a reçu Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Panthéon-Assas. L’échange portait sur son dernier ouvrage, Le nouveau régime ou l’impossible parlementarisme, dans lequel il analyse les évolutions récentes de la vie politique française. À partir du constat des fractures traversant le pays, des déséquilibres politiques accentués depuis 2022 (montée des populismes, tripolarisation...), Benjamin Morel s’interroge sur l’effectivité des institutions actuelles. Plusieurs pistes ont été évoquées : la parlementarisation du régime, l’établissement d’un mode de scrutin proportionnel…
Benjamin Morel propose dans son livre une analyse approfondie de la situation politique française actuelle, marquée par des bouleversements institutionnels et une recomposition profonde du paysage partisan. Au cœur de l’échange : la crise de fonctionnement des institutions de la Ve République, illustrée récemment par la dissolution engagée par Emmanuel Macron. Cette décision, selon Benjamin Morel, révèle moins une crise institutionnelle qu’une dégradation de la vie politique. L’absence de majorité claire menace la stabilité gouvernementale et favorise une montée des mouvements populistes. L’auteur interroge la pertinence du présidentialisme tel qu’il fonctionne aujourd’hui. Il rappelle que sous la Troisième République, le président disposait paradoxalement de pouvoirs plus étendus qu’actuellement, et que la notion de "domaine réservé" n’a jamais eu d’existence juridique précise. Ce constat le conduit à formuler une question centrale : le présidentialisme est-il encore viable dans un contexte de tripolarisation du champ politique, aggravée par des conflits intrapartisans croissants ? Selon Benjamin Morel, le maintien du rôle prépondérant du Président suppose impérativement l’existence d’une majorité parlementaire stable. À défaut, c’est l’impasse. Mais cette impasse, insiste-t-il, ne justifie pas nécessairement un changement de régime : elle appelle plutôt à une réforme du fonctionnement des institutions. Il s’agit moins de refonder que de réajuster pour éviter de retomber dans l’instabilité chronique connue sous la Quatrième République. La discussion a également porté sur les modalités de représentation électorale. Aux yeux de Benjamin Morel, le mode de scrutin majoritaire à deux tours semble désormais inapte à produire une majorité efficace, compte tenu d’une tripartition stable de l’électorat — chacun des trois blocs politiques représentant environ un tiers des voix, avec une faible porosité entre eux. Ces réflexions sur le mode de scrutin ont fait l'objet de points de vue divergents, justifiant la nécessité d'un tel débat. Cette configuration, loin d’être spécifiquement française, est observable en Allemagne et tend à s’étendre à l’échelle de l’Europe occidentale. Benjamin Morel a écarté plusieurs pistes de réforme (scrutin à un tour, relèvement du seuil de qualification, élargissement des circonscriptions) au profit d’une réflexion plus large sur le recours à un scrutin proportionnel. Il rappelle que celui-ci existe sous de nombreuses formes – entre 50 et 80 variantes – et pourrait permettre une représentation plus fidèle du paysage politique. Toutefois, il souligne que le mode de scrutin, en tant qu’outil, ne peut à lui seul résoudre la question de la polarisation et de la stabilité politique. Enfin, l’auteur insiste sur le caractère systémique de la crise actuelle. Elle ne touche pas uniquement la France, mais l’ensemble du monde occidental. Il s’agit d’une crise de l’action politique, doublée d’une crise de l’espace public démocratique. Les institutions, dans cette dynamique, jouent un rôle aggravant mais ne sont pas la cause unique du malaise. Pour Benjamin Morel, l’urgence est claire : des décisions rapides et lucides doivent être prises pour éviter l’affaiblissement durable de notre capacité à gouverner. Retrouvez sur Youtube l’intégralité de la conversation menée par Brice Couturier et Chloé Morin : https://www.youtube.com/watch?v=GsgPeONwakk

24/04 : Conversations éclairées x Benjamin Morel

par Benjamin Morel le 11 avril 2025
Dans un contexte de grande incertitude politique, de défiance face à l’organisation des pouvoirs et de leur « séparation », il est fondamental de repenser la nature de notre régime, son évolution et ses potentiels dévoiements. Cet événement sera l’occasion d’échanger autour des enjeux soulevés par l'ouvrage "Le nouveau régime ou l’impossible parlementarisme" et d’interroger les institutions de la Ve République.
“Le pouvoir naguère à l’Élysée est revenu à une Assemblée perçue encore récemment comme une caisse enregistreuse. Dans une chambre composée de 25 % de députés du RN et de 12,5 % de LFI, le champ des alliances possible s’est réduit, contraignant à des accords baroques dans une configuration rappelant celle de la IVe République finissante. La Ve se révèle être un véritable régime parlementaire soumis aux mêmes difficultés que ses voisins européens. Or, l’héritage du général de Gaulle pèse de tout son poids sur notre conception du régime. Cette transformation n’est pas acceptée par des acteurs attachés au présidentialisme. Cela mène à tordre le texte, à en exploiter les failles, légitimement, pour surmonter les blocages, mais également pour maintenir un rapport de force que certains estiment plus favorable. Toutefois, les précédents ainsi créés ne sont pas sans risque. L’illibéralisme d’un régime politique provient rarement d’une nouvelle Constitution, mais de la réinterprétation d’un texte existant. La période actuelle a révélé des brèches qui, si elles peuvent être utilisées avec les meilleures intentions aujourd’hui, pourraient demain nous conduire sur une pente glissante. C’est le récit de cette transformation inédite que fait Benjamin Morel.” Informations pratiques Date et heure : jeudi 24 avril à 19h30 Lieu : Maison de l’Amérique Latine Tarif : 10 euros (gratuit pour les adhérents) S'inscrire à l'événement Adhérer au Laboratoire

Retour sur la conversation éclairée avec Chloé Morin

par Chloé Morin le 28 mars 2025
Ce mercredi 26 mars, Marie Ameller et Brice Couturier ont reçu Chloé Morin pour son ouvrage "La broyeuse : les coulisses de la décomposition médiatique". Etat des médias en France et dans le monde, rôle des journalistes, basculement vers la défiance généralisée, appauvrissement du débat public, autant de thèmes qui ont été abordés au cours de cette soirée que le Laboratoire vous propose de retrouver en intégralité.
La défiance qui frappe les médias est aujourd'hui aussi forte que celle, abyssale, qui frappe le monde politique. Le quatrième pouvoir est l'un des piliers de notre démocratie, mais il offre le spectacle quotidien de polémiques toujours plus violentes et stériles. Nous avons basculé dans une spirale où les pouvoirs médiatique, judiciaire et politique s'affrontent pour renouer avec une confiance populaire qu'ils ne font en réalité que trahir. Où nous conduit cette mécanique infernale ? Soupçons de collusion des journalistes avec le monde politique ; soumission des médias aux puissances économiques ; accélération permanente du temps de l'info ; appauvrissement du niveau du débat public ; pouvoir exorbitant des réseaux sociaux ; journalistes qui se substituent à une justice qu'ils estiment trop lente ou pas assez sévère... autant de phénomènes réels ou fantasmés qui méritent que l'on s'y attarde pour parvenir à démêler le vrai dysfonctionnement démocratique de la fausse polémique. Au travers d'études d'opinion et d'entretiens réalisés avec unebtrentaine de grands journalistes (Sinclair, Chazal, Pujadas, Elkrief, Gernelle, Nivat...), ainsi que des communicants et des dirigeants de médias, Chloé Morin propose une nécessaire réflexion sur ce que deviennent nos médias et, de fait, sur l'avenir de la démocratie. Retrouvez l'intégralité de la conversation menée par Brice Couturier et Marie Ameller. https://youtu.be/5_Y6m1l2JFI

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